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Enquête

Une étude statistique au programme

Enquête | publié le : 12.12.2006 | E. F

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Une étude statistique au programme

Crédit photo E. F

Après avoir évalué au jugé les résultats de ses actions en faveur de la diversité, France Télévisions a lancé une étude statistique. Sa finalité reste encore à définir.

Rédigé en février 2004, le «plan d'action pour l'intégration» de France Télévisions (11 000 salariés) expose que « l'antenne et les programmes doivent refléter de façon visible et appréciable, dans des délais rapides, la diversité des origines de la population française ». Un vade mecum qu'Edouard Pellet, délégué à l'intégration et à la diversité auprès du président du groupe, a chiffré et étendu aux salariés de France Télévisions. « L'objectif est d'atteindre la proportion de 10 % de personnes non européennes affichées à l'antenne et dans les structures », déclare-t-il.

Plan d'action positive pour l'intégration

Pour y parvenir, France Télévisions s'est doté de moyens. La pierre angulaire de la politique du groupe est le Papi (Plan d'action positive pour l'intégration), qui prévoit des actions de communication, de formation et de sensibilisation en direction des salariés.

Edouard Pellet veut également agir en amont. Il a ainsi prévenu les écoles (audiovisuel, journalisme...) dans lesquelles le groupe recrute, qu'il pourrait ne plus verser la taxe d'apprentissage à celles qui « ne leur enverraient pas des candidats - environ 10 % - d'origine étrangère ». Une menace qu'il n'a pas eu besoin de mettre à exécution. De même, il attend des missions locales qu'elles lui proposent des candidats en contrat de professionnalisation «issus de l'immigration».

Candidats extérieurs d'origine étrangère

Par ailleurs, « lorsqu'un poste est déposé sur l'intranet, je propose des candidats extérieurs d'origine étrangère et demande que les décisionnaires en matière de recrutement m'expliquent leur choix lorsqu'il s'agit d'un refus », déclare-t-il.

Jusqu'à maintenant, l'évaluation de cette politique s'est faite à vue. « Mais la méthode du visionnage au pif a ses limites », reconnaît Edouard Pellet. C'est pourquoi le Papi prévoit, également, une étude statistique.

Celle-ci a été confiée au cabinet ISM-Corum, mais attend encore le feu vert de la Cnil pour démarrer vraiment, selon Eric Cédiey, chargé de recherche à ISM-Corum.

Identifier d'éventuelles discriminations

Tel que l'explique le cabinet, l'objectif de l'étude est d'identifier d'éventuelles discriminations dans les recrutements, l'affectation et l'évolution de carrière de tous les salariés, à partir de comparaisons entre le traitement d'un groupe de référence (par exemple : Français de souche), et d'un ou de groupes tests potentiellement discriminés en raison de leurs origines. Les groupes tests seraient constitués grâce au croisement d'une démarche patronymique et du recueil de la nationalité et du lieu de naissance des salariés. Selon Fabrice Foroni, également chargé d'étude, « la nationalité et le lieu de naissance sont des critères trop imprécis pour créer des catégories pertinentes ».

Critère patronymique

Une première enquête sur la nationalité, dont les résultats ont été publiés en juin 2006, montrait que 98,1 % des salariés sont français. Il aurait donc fallu comparer leur situation à celle de 1,9 % d'étrangers... D'où l'intérêt de rajouter le critère patronymique.

France Télévisions employant des salariés permanents (CDI), mais aussi des intermittents du spectacle, l'étude devrait porter sur les deux populations. Pour les permanents, il s'agirait de «photographier» leur situation professionnelle actuelle et de la comparer à ce qu'elle était auparavant, toutes choses égales par ailleurs, donc en tenant compte de la formation sur le déroulement de carrière.

La situation des intermittents étant instable par définition, ISM-Corum examinerait les situations comparées des entrants sur une période d'un an. De là, il serait possible de constater des discriminations entre les Français de souche et les autres. Une approche qui devra encore faire bon ménage avec celle d'Edouard Pellet, plutôt intéressé par la valorisation de la diversité.

Carrefour hypermarchés

> Effectifs : 78 000 personnes.

> Chiffre d'affaires : 58 % du CA consolidé du groupe (74,5 milliards d'euros en 2005).

france télévisions

> Effectifs : 11 000 salariés.

> Chiffre d'affaires 2005 : 2,7 milliards d'euros.

> Résultat d'exploitation 2005 : 42,5 millions d'euros.

Auteur

  • E. F