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Les Pratiques

CCD en urgence pour les retraités d'Electrolux Italie

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 05.12.2006 | Marie-Noëlle Terrisse, à Milan

Electrolux Italie rappelle des retraités, pour encadrer en CDD, pendant deux mois, un roulement de nuit sur des lignes d'assemblage.

A l'heure où le gouvernement italien veut inciter les plus de 55 ans à passer à temps partiel pour favoriser l'embauche de jeunes, la filiale transalpine du groupe suédois Electrolux va à contre-courant. La direction du site de production de lave-linge de Porcia (Frioul) a, en effet, rappelé une douzaine de retraités pour les deux derniers mois de l'année. Leur mission : encadrer une soixantaine d'ouvriers sur les lignes d'assemblage, qui, pour la première fois dans l'histoire de l'usine, fonctionnent de nuit.

Hausse de production

L'usine fait face à une forte hausse de la demande : 18 000 machines à laver supplémentaires doivent sortir de Porcia avant Noël, en raison, également, de l'accélération de la fermeture de l'usine AEG de Nuremberg. « Or, nous tournons déjà à plein régime, y compris des heures supplémentaires tous les samedis jusqu'à Noël, explique Marco Mondini, directeur des ressources humaines du site. Nous avons donc embauché une soixantaine d'ouvriers en CDD pour effectuer le roulement de nuit, mais nous avions besoin de personnel expérimenté pour l'encadrement, les réparations ou les contrôles de fin de production. » Dans une usine qui a renouvelé la moitié de son personnel au cours des quatre à cinq dernières années, difficile de trouver des ressources en interne. Electrolux a donc contacté des retraités. « Ces personnes étaient à la retraite depuis un à quatre ans : certaines nous ont dit non, d'autres ont accepté. Ce qui est sûr, c'est que le groupe de vétérans qui a repris du service le 2 novembre a démontré un enthousiasme particulier et a pris ce travail comme un défi à relever », souligne Marco Mondini.

Trouver des ressources internes

« Revenir à l'usine pour produire quelque chose et coordonner le travail d'autres personnes m'enthousiasme encore », a déclaré l'un de ces travailleurs retraités, Gianni Dal Ben, au quotidien local Il Gazzettino. Mais il n'est pas dit que l'expérience se renouvellera. « Nous sommes en train de comprendre comment remédier en interne à ce genre de situations », explique le DRH. La mesure avait, du reste, suscité la perplexité des syndicalistes locaux : « Nous aurions préféré que le groupe dispose des ressources internes nécessaires, et s'il faut vraiment prendre des gens à l'extérieur, que ce soit des chômeurs !, souligne Walter Sperotto, de la UIL (modéré). Cela doit rester une opération extraordinaire, il ne faut pas créer de précédent. »

L'initiative d'Electrolux a, en revanche, été saluée par le secrétaire général de la CISL (catholique), Raffaele Bonanni : « Il s'agit d'une expérience à l'avant-garde, qui pourrait être utilisée comme banc d'essai ou comme modèle pour la future discussion sur la réforme des retraites », a-t-il déclaré, lors d'un passage dans la région de Porcia.

Auteur

  • Marie-Noëlle Terrisse, à Milan