Selon les partenaires des huit pôles de compétitivité labellisés en Paca, près de 70 000 emplois salariés, dont environ 33 000 emplois cadres directs, devraient être créés ou conservés à l'horizon 2015. Des prévisions très optimistes selon l'Apec, qui, dans une étude publiée la semaine dernière, ramène le chiffre à 32 800 emplois salariés. A partir d'une double approche quantitative et qualitative, elle esquisse trois scénarios.

Le premier se dessine à l'horizon 2010. Dans ce scénario, l'impact des pôles est très faible et ne devrait pas altérer la tendance actuelle. L'effectif cadre continuera d'augmenter, chaque année, de +1,4 % jusqu'en 2010 et 15 000 emplois cadres seront créés. A partir de 2010, l'impact des pôles ne peut plus être nul. Il y a soit accélération de la création d'emplois, soit des freins à ce mouvement. Dans le second scénario, optimiste, le taux de croissance de l'emploi cadre sur la période 2010-2015 atteindrait +2,5 % par an ; 28 000 emplois seraient créés, dont environ 13 000 sous l'impact des pôles. Ce scénario suppose que plusieurs conditions macro-économiques et politiques soient réunies. Parmi elles : pérennité des choix stratégiques nationaux, absence de rupture technologique et organisationnelle, lancement à l'international d'un nombre croissant d'entreprises...

Dans le cas contraire, un scénario pessimiste est envisageable. Le taux de croissance se situerait à +0,5 % par an. 5 000 nouveaux emplois cadres seulement seraient créés. Surtout, le développement des pôles aurait un impact négatif, avec une perte de 10 000 emplois.

Certains pôles pourraient disparaître. Les autres n'engendreraient pas en eux-mêmes de créations d'emplois cadres. La dynamique liée à l'activation de réseaux, la coopération recherche-entreprise et la complémentarité entre les dispositifs territoriaux ne se créeraient pas. Les PME ne seraient pas impliquées dans ces mouvements. Les moyens et avantages financiers mis en avant se révèleraient insuffisants.

Ce scénario catastrophe repose sur cinq hypothèses. D'un côté, des opérations de délocalisation se multiplieraient. De l'autre, le nombre des entreprises engagées à l'international ne progresserait plus, et celles qui y seraient le plus entreraient dans une phase de restructuration accélérée. Une concurrence entre régions apparaîtrait entre des pôles à activités similaires. Des emplois devant être implantés en Paca se déplaceraient vers d'autres régions présentant un environnement plus favorable. Les synergies attendues entre les dispositifs de développement territorial peineraient à se mettre en place. Le système de formation, enfin, ne parviendrait pas à répondre aux besoins de formation.