E & C : Au terme de son tour de France, l'ANDCP a finalisé ses propositions. Quelles sont les principales ?

C. D. : La première d'entre elles concerne le dialogue social et consiste à modifier les règles de la représentativité syndicale. Nous proposons de supprimer le monopole de présentation au premier tour des élections professionnelles, pour permettre à toutes les organisations présentes dans l'entreprise de briguer les suffrages des salariés. D'autre part, une élection permettant de mesurer la représentativité de chaque organisation syndicale dans l'entreprise, la branche et le pays, devrait être organisée périodiquement. Nous souhaitons aussi que la dynamique contractuelle soit améliorée, notamment en supprimant le droit d'opposition à un accord, au profit d'un système d'accord majoritaire progressif, signé par des organisations représentant au moins 30 % des salariés, mais susceptible d'être renforcé par la suite.

E & C : L'ANDCP a, d'autre part, réfléchi à la flexsécurité...

C. D. : Les principaux freins à l'embauche sont l'incertitude économique et la difficulté pour les chefs d'entreprise de se projeter y compris dans l'avenir proche, mais aussi la question de la gestion de la rupture. Cela nous conduit à préconiser, dans un premier temps, plutôt qu'un contrat de travail unique, des CDD définis et négociés au niveau des branches, ainsi qu'une continuité de la couverture sociale en cas de chômage, et la mutualisation des droits comme le CET ou le droit à la formation. Les cotisations chômage devraient aussi être modulées en fonction des pratiques des entreprises en matière d'employabilité et de pérennité des emplois.

E & C : Concernant la diversité, quelles propositions faites-vous ?

C. D. : Un «label diversité» destiné aux entreprises qui favorisent les bonnes pratiques devrait être créé. Il serait adossé à une négociation sociale. La diversité doit devenir un thème de la négociation et faire partie de la NAO. Elle doit aussi donner lieu à une mesure et à une évaluation de son évolution.