logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

Les petits plats dans les grands

Enquête | publié le : 05.12.2006 | J.-F. R.

Image

Les petits plats dans les grands

Crédit photo J.-F. R.

Confrontée à une explosion de TMS en 2002, l'entreprise vendéenne a pris le taureau par les cornes en misant sur l'implication de ses salariés. Elle récolte aujourd'hui les fruits de ses efforts. Mais le combat continue...

Une population salariée vieillissante, une faible automatisation, des gestes répétitifs accomplis dans un environnement où la température oscille entre 6 et 10 degrés, un processus de production en juste à temps... A première vue, l'entreprise d'agroalimentaire Fleury Michon (3 700 salariés, dont environ 3 000 sur ses terres natales de Vendée) présente une carte de visite propice à l'apparition de TMS.

Pic de TMS

Ce n'est pourtant qu'en 2002 que ces maladies sont apparues au grand jour. « Cette année-là, relate Yves Dopsent, ergonome et médecin du travail, nous avons enregistré un pic de TMS avec 87 pathologies déclarées. A partir de là, nous sommes passés à la vitesse supérieure en matière de prévention. » Ligne de conduite retenue : s'appuyer sur la participation de tous les acteurs concernés et, en premier lieu, sur celle des opérateurs exposés. « Si tout n'est pas parfait, reconnaissons qu'en matière de santé et de sécurité, tous les avis sont pris en compte. Ce qui explique certains bons résultats tels que la diminution des arrêts de travail compris entre 20 et 25 jours », indique Serge Selin, secrétaire d'un des CHSCT de Fleury Michon.

Pour la société vendéenne, attachée à ne pas détériorer son climat social, l'enjeu est également économique : « Une journée d'arrêt de travail coûte environ 200 euros à l'entreprise », signale le médecin du travail. Fleury Michon décide alors de sortir les grands moyens : étude, vidéo à l'appui, des gestes des désosseurs ; constitution de groupes de parole ; réflexion ergonomique sur l'outil de travail ; campagne gestes et postures dans les ateliers ; échauffement musculaire avant la prise de poste ; mise en place d'une procédure de détection des signes précoces de TMS.

Agir sur le taux de récidive

« Nous avons aussi organisé des visites de reprise après un arrêt de travail afin d'agir sur le taux de récidive. Alors que nous affichions 58 % de récidives ces dernières années, nous présentons, aujourd'hui, un taux inférieur à 30 % », indique Yves Dopsent. Résultats : en 2005, 44 TMS ont été déclarés, et 33 le sont depuis le début de l'année.

L'an dernier, l'entreprise a consacré un budget total de 3,7 millions d'euros (sur un chiffre d'affaires de 424 millions d'euros et un résultat net de 14,21 millions) pour la sécurité (équipements de protection, formation...) et l'amélioration des conditions de travail. « La lutte contre les TMS est un chantier de tous les instants, assène Yves Dopsent. Et encore avons-nous cette chance d'évoluer dans une entreprise socialement apaisée où le 13e mois existe depuis 1937, où un comité de sécurité a été créé dès 1945, où le temps de travail hebdomadaire est de 33,18 heures. »

fleury michon

> Activité : agroalimentaire.

> Effectifs : 3 700 salariés.

> Chiffre d'affaires : 424 millions d'euros en 2005.

Auteur

  • J.-F. R.