Pourquoi le syndicalisme français vat-il mal ? Pourquoi ne pèse-t-il que 8 % de la population active alors que les scores d'adhésion des syndicats atteignent parfois jusqu'à 90 % dans les pays anglo-saxons ? Autre particularité française : le syndicalisme est extrêmement divisé alors qu'on assiste, ailleurs, au regroupement de ses forces. Il semble que les organisations hexagonales cultivent un phénomène de subdivision et d'éclatement, cette division organisationnelle s'accompagnant d'une multiplicité d'orientations stratégiques.

Au titre des clivages essentiels, notamment, la question européenne et la différence d'importance, selon les centrales, donnée à l'approche législative du travail. Ainsi, aujourd'hui, les syndicats dits réformistes accordent moins de poids au législateur et en donnent davantage à la négociation collective, tandis que SUD, FO ou la CGT, au contraire, sont partisans de solutions étatiques.

Christophe Soulard, journaliste, spécialiste des questions syndicales, a interviewé une douzaine de représentants syndicaux, salariés et patronaux, ainsi que Guy Groux, enseignant à l'Ecole supérieure de commerce de Paris, à l'Ecole normale supérieure et à Sciences po Paris.

Il tente, par le jeu des questions-réponses, d'élucider un sujet presque tabou, où chacun défend son pré carré et pratique la langue de bois. Il pointe les nombreuses différences entre les réalités et les discours. Un ouvrage dont l'ambition est de contribuer à faire évoluer le dialogue social.