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Les Pratiques

Les scieries d'Alsace entrent en tutorat

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 14.11.2006 | Christian Robischon

Pour réussir l'intégration de nouveaux embauchés, des PME démarrent une formation qui accompagne la sortie d'un «Guide du tutorat». Il pourrait précéder un contrat de professionnalisation.

Les soixante scieries d'Alsace sont conviées, fin novembre, à faire connaissance avec le Guide du tutorat que quatre d'entre elles ont conçu comme première étape d'une opération de valorisation de leur métier par la communication et la formation. Réunissant le syndicat professionnel régional, l'Opcareg, et le Pôle formation de la CCI Strasbourg-Bas-Rhin, cette démarche aurait valeur de modèle national pour une filière encore pauvre en outils RH. A la suite du guide, une dizaine de PME démarreront, en fin d'année, une formation au tutorat organisée par la CCI, prélude à un contrat de professionnalisation que le Syndicat des scieurs d'Alsace souhaite mettre en place en septembre 2007.

Pourquoi commencer par le tutorat ? « Parce qu'avant d'embaucher autrement que par le bouche-à-oreille, ces structures, en priorité les semi-industrielles de 5 à 20 salariés, dépourvues de service RH, ont besoin de retravailler l'accueil des nouveaux salariés », estime Nicolas Friederich, dirigeant de la scierie éponyme (14 salariés à Rosheim, Bas-Rhin). Ce coauteur du guide rappelle qu'une période probatoire sur cinq ne se concrétise pas par l'embauche pour diverses raisons, dont la mauvaise préparation de l'intégration.

Le guide se présente comme une succession de fiches-conseils énumérant toutes les tâches à effectuer avant et pendant le séjour du candidat, avec leur grille d'évaluation. « Il a été voulu le plus concret possible », confirme Sinead Abbott, conseillère à l'Opcareg.

Quant au choix du contrat de professionnalisation, il résulte de deux considérations. Certes, les scieries alsaciennes embauchent, car elles se développent, et la moyenne d'âge de 45 ans de leurs 2 500 salariés nécessite un rapide renouvellement qui pourra, pour certaines, concerner jusqu'à la moitié des effectifs. Mais au total, leurs besoins de recrutement se limitent à une petite dizaine de personnes par an, ce qui ne justifie pas une filière de formation initiale.

Tout à construire

D'autre part, « la professionnalisation présente l'avantage de l'absence de limite d'âge, par rapport à l'apprentissage », ajoute Danièle Roche, secrétaire générale du Syndicat des scieurs d'Alsace. En l'absence d'offre de formation spécifique au sciage dans la région, « tout est à construire, mais cela permettra de bien coller aux nouvelles compétences qu'implique la mutation du métier, tel le séchage du bois », précise-t-elle.

Dans l'immédiat, la formation au tutorat et, a fortiori, la professionnalisation reviendront à l'Opca de branche Opciba. Mais, en «retour» de son accompagnement RH de la profession depuis trois ans, le collecteur interprofessionnel escompte financer, à l'avenir, des formations qui entreront dans la partie libre du plan.

Auteur

  • Christian Robischon