Organisme créé en mars 2006 pour remplacer le Commissariat général au Plan, le CAS (Centre d'analyse stratégique) est rattaché au Premier ministre. Le 19 octobre, le CAS organisait un colloque qui posait la question de la prise en compte de données ethniques dans l'appareil statistique français. Les 65 pages des actes de ce colloque, auquel participait des chefs d'entreprise, des chercheurs et des juristes, sont en ligne sur le site du CAS, accompagnées de témoignages de représentants étrangers sur les pratiques déjà en place en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas ou encore en Belgique. Si Yazid Sabeg, Pdg de Communications & Systèmes et coauteur de la charte de la diversité, se déclare favorable à l'instauration d'outils de mesure de la diversité, les points de vue sont très variés. Pour John Crowley, chercheur anglais en sciences politiques, « le monitoring devient souvent une fin en soi. Il n'alimente que la paperasse et les départements de ressources humaines », et d'ajouter que les musulmans « réclament leur inclusion dans les catégories ethniques à cause des formes d'inégalité spécifiques dont ils font l'objet ». La route s'annonce longue pour que la France mette en place des statistiques «ethniques». Selon Sophie Boissard, directrice générale du CAS, « dans l'immédiat, rien ne démontre qu'un tel «big bang» soit souhaitable et légitime. Les résultats obtenus par nos voisins, peu nombreux à avoir franchi ce pas, incitent plutôt à la prudence ».
<
