La mondialisation qui s'accélère ramène régulièrement sur le devant de la scène la délicate question du management interculturel. Celui-ci dépasse cependant largement l'amélioration des relations en milieu de travail, que ce soit à l'intérieur de l'entreprise ou entre celle-ci et ses clients ou fournisseurs. Il concerne aussi l'étude et le management des transferts internationaux d'outils de gestion. L'internationalisation suppose, en effet, une certaine homogénéisation des aspects techniques du management et de ses outils. Ceux utilisés actuellement ont, pour une large part, été inspirés par la pensée anglo-saxonne. Ils ont été conçus pour fonctionner sur le mode de l'explicite, qui privilégie ce qui est direct, clair, systématique, et se révèlent nettement moins performants dans des sphères culturelles où l'implicite, le contexte, est prépondérant, comme en Asie, en Amérique latine ou même en Europe.

Désiré Loth, professeur en sciences de gestion à Grenoble-3, partant du principe que la compréhension des comportements associés à des cultures différentes peut apporter une valeur ajoutée à l'entreprise, cherche à mieux définir ce concept de culture sur lequel achoppent nombre de fusions ou de coopérations internationales. Après une revue de la littérature sur le concept de culture privilégiant la perspective historique, l'auteur présente les travaux et les recherches qui permettent de comprendre la manière dont le management doit s'adapter à la diversité des cultures nationales à partir d'études quantitatives et qualitatives.