Le Comité intersyndical de l'épargne salariale, créé en janvier 2002 par quatre confédérations syndicales (CFE-CGC, CFDT, CGT et CFTC), se faisait discret. Présentant leurs dernières actions lors d'un colloque au Sénat, le 17 octobre, ses membres ont pu rappeler que leur objectif de contrôler, sécuriser et orienter l'épargne salariée vers les produits socialement responsables restait inchangé.

Actuellement, 12 gammes de fonds d'épargne affichent son label, dont la dernière depuis juin 2005. « Elles représentent un encours de 700 millions d'euros. Au regard des 77 milliards d'euros de l'épargne salariale, c'est peu. Mais nous montons en charge », insiste Jean-Jacques Guille (CFDT). De fait, fin 2004, les encours labellisés n'étaient encore que de 100 millions d'euros.

« Nous avons des problèmes avec les comités de suivi des fonds », admet, d'autre part, Jean Conan (CFE-CGC). Ceux-ci doivent, en effet, rassembler deux membres par syndicat, et les candidats ne sont pas nombreux. Néanmoins, huit comités, montés en 2005, fonctionnent. Enfin, au chapitre du contrôle, le CIES n'a lancé qu'un seul audit. « Tout était conforme. Mais c'était le premier d'une série », prévient Pierre-Yves Chanu (CGT).

Reste deux défis de taille : former «la base », celle qui négocie dans les entreprises, aux principes de l'ISR, et faire basculer les fonds considérables et anciens des grandes entreprises vers ce segment. En la matière, Dassault Aviation pourrait être pionnier de ce mouvement. Une réflexion y est en cours sur la remise à plat des fonds existants et sur la possible insertion de fonds labellisés dans l'offre aux salariés.