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Enquête

Accompagner les changements

Enquête | publié le : 24.10.2006 | Rodolphe Helderlé

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Accompagner les changements

Crédit photo Rodolphe Helderlé

Pour reconvertir les caissières avant que leur emploi ne disparaisse, Carrefour vient de signer un accord de GPEC, avec, à la clé, un référentiel des métiers et des compétences commun aux 45 sociétés du groupe. Objectif : favoriser la mobilité intersociétés sur les métiers à risques.

Dans cinq ans, il sera un peu tard pour se soucier de l'avenir des emplois des caissières. Les caisses automatiques feront alors partie du paysage des hypermarchés. L'évolution du métier d'hôtesse de caisse est donc l'un des premiers axes de réflexion du comité paritaire «Emploi et GPEC», qui se réunira quatre fois par an dans le cadre de l'accord GPEC, signé le 20 avril 2006 par le groupe Carrefour et les syndicats (CFE-CGC, FO, CFDT et CFTC). « Cet accord représente l'opportunité de développer la mobilité interne entre les 45 sociétés du groupe », souligne Jean-Luc Delenne, directeur des relations sociales du groupe. L'accord prévoit un volet formation pour accompagner les changements de postes et des aides à la mobilité géographique. L'élaboration d'un référentiel unique des métiers constituait un préalable à la mise en oeuvre de cet accord. Effectif à partir de novembre prochain, ce référentiel concernera 18 filières métiers, 105 domaines d'activité et 235 fonctions pour un total de 130 000 salariés.

Accord de méthode

Cet accord GPEC peine à s'appliquer à plus court terme dans le cadre des restructurations qui concernent, aujourd'hui, les différentes enseignes du groupe au niveau des sièges, de la logistique ou encore de l'informatique. Le 20 avril dernier, un accord de méthode applicable sur le même périmètre a également été signé. La direction a tenu à faire préciser dans l'accord que la GPEC « ne peut constituer un préalable systématique ou un obstacle à la mise en oeuvre de projets de réorganisation ou de restructuration ayant des incidences sur l'emploi qui seraient considérées, par les différentes sociétés du groupe, comme urgentes ou à réaliser à court terme ». Selon le caractère «urgent» de la restructuration à conduire, certaines directions vont donc appliquer la GPEC, en jouant la carte de la mobilité interne, tandis que d'autres passeront directement à l'accord de méthode. La situation apparaît comme très contrastée.

Horizon à deux ans

« Le court terme, c'est bien souvent un horizon à deux ans pour de nombreuses sociétés. Je ne vois pas trop où l'on va pouvoir appliquer la GPEC dans ces conditions », lance Serge Corfa, délégué syndical central de la CFDT, signataire des deux accords. Du côté de FO, Michel Enguelz estime positif que « les petites entités du groupe bénéficient du même cadre que les grosses filiales ». L'occasion, par exemple, de bénéficier des espaces «mobilité et compétences», coanimés par des ressources internes et des consultants de BPI, qui se mettent en place, depuis juillet, dans les sociétés qui conduisent des restructurations. En novembre 2005, le groupe a annoncé vouloir réduire de 20 % l'effectif des sièges et des services centraux, soit près de 1 700 postes d'ici à deux ans.

Carrefour

> Secteur d'activité : grande distribution.

> Effectifs mondiaux : 436 000 salariés.

> Chiffre d'affaires 2005 : 93,6 milliards d'euros.

Auteur

  • Rodolphe Helderlé