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L'actualité

1,3 % des salariés ont bénéficié d'un DIF en 2005

L'actualité | publié le : 17.10.2006 | Laurent gérard

Le DIF et la période de professionnalisation sont encore très marginaux dans les entreprises, avance une récente étude du Céreq, mais cela ne présage pas de l'avenir.

Les premières constatations du Cereq, suite à l'étude de 60 000 des 100 000 déclarations fiscales «2483» remplies en 2005 par les entreprises françaises, ont été présentées la semaine dernière et laissent songeur.

Progression

Point positif : 67 % des entreprises ont organisé au moins une formation pour un de leurs salariés en 2005 ; or, ce taux plafonnait à 50 % depuis 2000. « Les plus petites entreprises semblent donc progressivement modifier leur comportement, analyse Michel Théry, responsable du département formation continue du Cereq, qui a réalisé cette étude. A l'obligation de dépense correspond donc, de plus en plus souvent, une formation effective, dont seulement le tiers des entreprises de dix salariés et plus semblent se dispenser. »

En revanche, les autres constats du Cereq sur les effets de la réforme lisibles dans les «2483» sont moins flatteurs : 1,3 % des salariés ont bénéficié d'un DIF en 2005, 8,4 % des entreprises françaises l'ont accepté ; 1,3 % des salariés ont suivi une période de professionnalisation, 5,9 % des entreprises les ont déclenchés ; 0,2 % des salariés ont touché une allocation de formation, 2,2 % des entreprises l'ont versée.

Selon Michel Théry, « les plus grandes entreprises sont celles au sein desquelles les DIF sont les plus fréquents, une sur deux l'a mis en oeuvre. Mais si l'on considère que le DIF, par définition, profite à tout le monde, c'est un mauvais résultat ». A l'inverse, « le pourcentage de salariés accédant à la période de professionnalisation doit être considéré comme un succès, car les périodes sont, en principe, réservées aux travailleurs en milieu de carrière. Si tout se passe comme prévu dans l'accord et la loi, il s'agit alors d'une véritable avancée à attribuer, dès aujourd'hui, au crédit de la réforme ». Michel Théry appelle malgré tout à la prudence vis-à-vis de ces constats, car « parler de comportements à partir d'une source fiscale est probablement bien imprudent ».

Ceux qui y verraient un échec de la réforme iraient vite en besogne. Car l'accumulation des heures de DIF donnera, au minimum, entre 54 et 60 heures de droit à chaque salarié au 1er janvier 2007. Parier que les salariés n'en prendront pas conscience et que le nombre des demandes ne connaîtra pas un premier essor l'année prochaine serait risqué.

Abondement du plan

A l'inverse, se réjouir sans réserve du «succès» de la période de professionnalisation pourrait entraîner quelques surprises. Certaines confédérations syndicales commencent à s'agacer que les fonds soient utilisés, trop souvent à leur goût, sans respecter les critères de priorité édictés dans l'ANI et dans la loi, et qu'ils servent davantage à abonder le plan qu'à réellement former des salariés en grande difficulté. Une nécessaire clarification s'imposera bientôt, ajoutent-elles.

Auteur

  • Laurent gérard