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Les Pratiques

L'ONF redéploie ses effectifs

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 03.10.2006 | Olivier Berthelin

Pour échapper à la crise, l'Office national des forêts (ONF) et l'Etat ont signé un contrat d'objectifs qui organise un redéploiement des effectifs et une spécialisation par métiers.

Révolution culturelle à l'Office national des forêts ! Le nouveau contrat d'objectifs (2007-2011) signé, en juin dernier, entre l'Etat et l'ONF, entérine la démarche de redéploiement des effectifs mise en oeuvre par la direction en dépit des réticences internes. « Nous généralisons la logique qui nous a permis de sortir de la grave crise que nous subissions. Depuis la tempête de 1999, le marché du bois a chuté de 40 % ! Nous continuons à recentrer le travail des agents sur la création de valeur ajoutée », lance Pierre-Olivier Dredge, directeur de l'ONF.

Organisation par pôles de compétences

Si le redressement de l'Office s'est aussi opéré par la suppression de 10 % des postes, dans le nouveau contrat, l'ONF a obtenu de ses ministères de tutelle (agriculture, écologie, finances) la possibilité de maintenir ses effectifs à leur niveau actuel, soit 10 200 salariés. Seule condition : « créer de la plus-value ». Pour cela, les agents, qui, jusqu'à présent, avaient pour fonction de gérer toutes les tâches sur un territoire d'un millier d'hectares en moyenne, devront poursuivre, au moyen de formations, leur spécialisation dans des métiers particuliers : commercialisation du bois, gestion des travaux forestiers, diversification des prestations de service dans le domaine concurrentiel, missions de service public dans la conservation durable des forêts domaniales et communales.

Tous ces métiers traditionnels sont en cours de réorganisation par pôles de compétences. « Nous allons puiser les gains de productivité dans les secteurs administratifs afin de maintenir la répartition des agents sur l'ensemble du territoire », précise le directeur de l'ONF, soucieux de rassurer les maires et les agents bouleversés par ce redéploiement.

De nombreuses critiques

Selon une étude réalisée par l'Engref (Ecole nationale du génie rural des eaux et des forêts) en 2005 - lorsque la survie de l'Office était sur la sellette -, 81 % des agents se déclarent insatisfaits de la réforme. Pour leur part, les syndicats, retenant le scénario pessimiste inscrit dans le nouveau contrat, craignent que ne se poursuivent les réductions d'effectifs prévues au rythme de 1,5 % par an si les objectifs économiques ne sont pas atteints. Ils dénoncent une logique fondée sur l'obligation de résultats financiers pour chaque agent, qui les conduirait à délaisser les missions de service public non lucratives. Du côté des 3 000 ouvriers forestiers évoluant sous statut de droit privé, le nouveau contrat soulève aussi de nombreuses critiques. Elles portent sur le développement des CDI à temps partiel dans des conditions qui rendent difficiles la prise d'un emploi complémentaire, ainsi que le recours à des sous-traitants, dont la main-d'oeuvre est rémunérée à la tâche.

Auteur

  • Olivier Berthelin