Comment décrocher une formation en bureautique lorsque l'on n'utilise pas de logiciel dans le cadre de son activité professionnelle ? Au Futuroscope de Poitiers, comme dans bien des entreprises, la tâche était plutôt ardue avant la mise en place du DIF. « Dans le cadre du plan de formation classique, l'informatique était fermée aux non-administratifs, confirme Jean Bordonneau, DRH. Mais, depuis, la donne a changé pour les salariés souhaitant, par souci de mobilité interne ou par intérêt personnel, se familiariser avec clavier et souris. »

Début 2005, le Futuroscope met son DIF sur les rails, en identifiant deux axes prioritaires : l'informatique et les langues. La DRH adresse un questionnaire de motivation aux 400 salariés en CDI ; 42 d'entre eux intègrent le dispositif, dont une trentaine pour le seul module informatique, décliné en formations Word et Excel. « La très grande majorité des stagiaires, issus de l'exploitation (restauration, attractions...), n'avaient jamais bénéficié de formation dans ce domaine », indique Audrey Scemama, responsable de la formation au Futuroscope. Le compteur d'heures octroyées (entre 7 et 21 heures pour la bureautique et 36 heures pour les langues) a été fixé en fonction des niveaux des personnes et de leurs besoins. Coût de l'opération : 8 000 euros. Choisis sur appel d'offres, les deux organismes de formation, le Centre d'études des langues et Avolys, pour l'informatique, ont dispensé leurs cours pendant le temps de travail des salariés. Parmi les stagiaires ayant suivi une formation Word, six personnes ont même testé, sur proposition d'Avolys, une formule baptisée IEI (Inter entreprise individualisé), incluant une formation individualisée et interactive sur poste de travail (e-learning) et un accompagnement par un formateur en salle en cas de besoin.

« Les formations en DIF concernent un public généralement très hétérogène, explique Eric Desbois, responsable régional d'Avolys, les stagiaires peuvent ainsi définir leurs propres objectifs. Comme ils suivent une formation individuelle, ils ont, en outre, souvent moins peur de dire qu'ils n'ont pas compris. Avantage pour l'employeur : il est plus simple et moins coûteux de remplir un stage avec des personnes de niveaux différents : au lieu de dispenser une formation à deux ou trois personnes de même profil, pour le même prix, on peut prévoir six personnes, au plus, dans un cursus », poursuit Eric Desbois.

L'expérience devrait être poursuivie l'an prochain. Courant octobre, l'entreprise, qui a, en outre, consacré 2,92 % de sa masse salariale à la formation l'an dernier, adressera un nouveau questionnaire DIF à son personnel. Si les langues et la bureautique sont toujours prévues, la formation aux techniques d'accueil sera également au programme.