logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les Pratiques

ABB donne une seconde chance aux jeunes apprentis

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 03.10.2006 | Christian Robischon

Le groupe industriel suisse ABB cofinance un programme de réinsertion professionnelle de jeunes ayant connu un premier échec, sans leur promettre d'embauche.

Ils ou elles ont été apprentis installateurs sanitaires, infirmiers, cuisiniers, mais ne sont pas allés au bout de leur contrat. La faute en incombe à une mauvaise orientation ou à un comportement incompatible avec le monde du travail. A ces jeunes de moins de 19 ans, devenus chômeurs pour la plupart, le groupe suisse ABB propose une réinsertion professionnelle dans ses métiers de la mécanique, de l'électrotechnique, de la logistique, etc.

Contrat d'apprentissage

Ce fabricant d'équipements industriels lourds a lancé, en février 2006, le projet «Seconde chance», à proximité de son siège, dans le canton d'Argovie. Il en a délégué la réalisation au centre d'enseignement privé (Lernzenter) de Baden, une structure qui forme 600 personnes par an en contrat d'apprentissage par alternance, en vue d'embauches chez ABB ou dans d'autres entreprises locales.

«Seconde chance» ne répond cependant pas à un souci de renouvellement des effectifs de son promoteur : ABB (5 000 salariés en Suisse et 107 000 dans le monde) le présente comme une « marque de sa responsabilité sociale, une contribution à la réduction du chômage des jeunes ». Le premier bilan confirme que, sur 15 jeunes inscrits, un seul devrait être recruté par ABB. Mais, pour la formation de chaque apprenti, le groupe verse une contribution de 500 francs suisses par mois (320 euros), pendant les six premiers mois, au Lernzenter, au titre de l'accompagnement plus spécifique que requiert ce public.

Les jeunes sont mis en contact avec le Lernzenter par le biais des agences locales de l'emploi, auprès desquelles ABB a fait la promotion de «Seconde chance». Le centre les embauche pendant les six premiers mois. « Ils se répartissent dans les groupes de formation classiques. Ce mélange constitue, selon nous, le meilleur moyen de les réacclimater aux règles élémentaires de ponctualité et du travail en équipe. Ils n'ont pas de tuteur particulier, ils sont simplement surveillés plus étroitement. Nous pouvons faire appel à un psychologue extérieur dans un cas extrême, ce qui ne s'est jamais produit », expose Roland Huber, directeur du Lernzenter.

Passeport pour l'emploi

Le programme prévoyait qu'au bout de ce semestre, les candidats suivent un second stage de six mois chez ABB, « dont la réputation procure un véritable passeport pour l'emploi, y compris dans d'autres entreprises », selon Renato Merz, chef du personnel d'ABB Suisse. Or, le Lernzenter a promus 12 de ces jeunes, aptes, dès la fin du semestre, à être recrutés par des PME en contrat d'apprentissage. Un treizième poursuit chez ABB, deux autres ont renoncé en cours de route. Une seconde promotion a démarré en août avec 8 personnes, et la prévision d'atteindre rapidement le seuil de 15, considéré comme optimal par le formateur.

Auteur

  • Christian Robischon