Article 83, article 39, Pere, Perco : l'assureur Axa a saisi très tôt toutes les opportunités offertes par l'épargne retraite pour en faire un système lisible. Avec, en outre, le fonds de pension sectoriel de la profession, le panel des outils disponibles est complet.
La parabole du cordonnier mal chaussé n'est pas toujours pertinente. Ainsi, en matière de retraite, un assureur comme Axa France, qui fait, notamment, profession de commercialiser des solutions d'épargne, peut-il se vanter d'avoir tout mis en oeuvre pour lui-même : un article 39, un article 83 avec un volet individuel Pere, et un Perco. « Les partenaires sociaux issus de ces métiers comprennent aisément l'intérêt de ces dispositifs, reconnaît Didier Aujoux, directeur finances RH. Nous voulions mettre en place un ensemble le plus complet et le plus souple possible à partir des outils légaux. »
Pour les quelque 24 000 personnes travaillant chez Axa France et dans quelques entités du groupe, la retraite repose, outre les régimes de base et Agirc-Arrco, sur un fonds de pension de la profession, dans lequel les employeurs cotisent l'équivalent de 1 % du salaire, et sur un plan de retraite supplémentaire Axa France, constitué d'un article 83 (cotisations définies) et d'un article 39 (prestations définies) en régime chapeau.
Sur le régime article 83, les cotisations sont assez modestes, à hauteur de 0,75 % pour l'employeur et de 0,3 % pour le salarié sur la tranche B du salaire. Pour les plus anciens, l'article 39 permet d'accélérer la constitution d'épargne.
« Les 50 ans et plus disposent de moins de temps pour préparer leur retraite, explique Didier Aujoux. L'article 39 est donc ouvert à tous les salariés qui cumulent plus de quinze ans d'ancienneté professionnelle. » Et il leur offre la garantie de toucher 4,5 % de leur dernier salaire, en chapeau au dessus de l'article 83, c'est-à-dire déduction faite de la rente qui leur sera servie par cet étage du régime à cotisations définies. « En complément des seuls régimes Agirc-Arrco, un tel article 39 aurait été risqué, précise le financier de la RH, car nous ne maîtrisions pas le socle. Dans ce cas, il vient en complément des autres dispositifs de l'entreprise. »
« Il a bien sûr fallu expliquer le dispositif, poursuit Didier Aujoux. Mais il a été très bien accueilli. Même les personnes de plus de 50 ans, qui n'auront pas le temps de cotiser autant que leurs cadets sur le régime à cotisations définies, savent qu'elles pourront, malgré tout, partir avec presque 5 % de retraite en plus. »
Personne n'est exclu de ce système qui, ordinairement, cible plutôt les cadres dirigeants. Le seul impératif de l'article 39 étant d'être présent dans l'entreprise au moment d'exercer ses droits à la retraite. Un dispositif général, en ligne avec le grand chantier de mobilité interne d'Axa, l'accord Cap Métier, qui cherche à fidéliser les salariés en fin de carrière.
L'épargne salariale n'a pas été oubliée : dès 2004, Axa France a signé un accord de Perco avec ses partenaires sociaux. Celui-ci est lié à l'accord salarial triennal, qui prévoit une montée du Perco en parallèle des salaires. Ouvert en 2005, il proposait, dès 2006, un abondement de 100 % des sommes issues de l'intéressement ou de la participation, avec un plafond de 400 euros ; 10 000 salariés se sont déjà laissé séduire. Pour faire bonne mesure et, surtout, permettre une dernière enveloppe de défiscalisation aux salariés souhaitant épargner au-delà du plafond ouvrant droit à l'abondement sur le Perco, le groupe a ajouté un volet facultatif de Pere à son article 83. Autant dire que les commerciaux d'Axa auprès des entreprises ont personnellement expérimenté les outils dont ils parlent.
> Effectifs : 36 000 collaborateurs dont 12 000 salariés.
> Chiffre d'affaires 2005 : 19,8 milliards d'euros.
