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Plus d'harmonisation pour plus de mobilité

Dossier | publié le : 03.10.2006 |

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Plus d'harmonisation pour plus de mobilité

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La multinationale de produits cosmétiques L'Oréal est une des premières à engager une harmonisation de tous ses régimes de retraite. Principaux enjeux : faciliter les mobilités et contrôler les coûts et les engagements.

L'harmonisation des régimes de retraites pour tous les salariés est devenue un enjeu important d'équité et de soutien à la mobilité pour les grands groupes internationaux. Mais c'est aussi un vrai casse-tête obligeant à prendre en compte des retraites de base historiquement très différentes d'un pays à l'autre, ainsi que des fiscalités et des régimes de charges sociales variés. A ce titre, l'épargne salariale à la française, de type Perco, n'a guère d'équivalent.

L'Oréal fait pourtant partie des multinationales, encore rares, qui sont passées à la pratique. Marc Raymond, actuaire d'origine canadienne et patron des C & B du groupe, est en train de boucler un dispositif mondial pour les 52 000 salariés de L'Oréal dans 58 pays (sans compter les 8 000 personnes de l'enseigne Body Shop, depuis le début de cette année).

Dix à quinze ans pour aboutir

Il se donne dix à quinze ans pour aboutir : « Il s'agissait de faciliter la mobilité internationale et la gestion des fins de carrière, ainsi que de conserver des packages attractifs ; d'un point de vue financier, l'enjeu était le contrôle du coût des régimes et celui des engagements de l'entreprise. » Pour un bilan de près de 24 milliards d'euros au 31 décembre 2005, la dette actuarielle de L'Oréal se monte à 2,5 milliards d'euros.

Le groupe a écarté l'idée d'un taux de remplacement unique, solution simple, mais considérée comme peu équitable (espérance de vie, fiscalité, règles d'indexation des rentes et de reversement, très variables selon les pays). Idem pour le taux de cotisation unique (exposition au risque des marchés dans certains pays, régimes de base, fiscalité et coût de la rente différents). « Nous avons donc recherché un équilibre entre cotisations et prestations définies, et une équité sur les mêmes zones géographiques », précise Marc Raymond. Le groupe a aussi souhaité des régimes logés dans les pays de cotisation : pas d'offshore, pas d'échappatoire fiscal.

Convergence régionale en Europe de l'Ouest

Une convergence régionale est déjà à l'oeuvre en Europe de l'Ouest, alors qu'auparavant, le taux de remplacement variait de 25 % à 106 % pour les salariés du groupe selon les pays. Cette harmonisation est bâtie sur un socle de régimes généraux et complémentaires obligatoires importants (à l'exception relative de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas). Le groupe s'oriente vers un taux de cotisation, plutôt généreux, de 10 % à 12 % (au-dessus du PSS) pour l'employeur, et de 4 % à 7 % pour le salarié, selon le taux de remplacement des régimes de sécurité sociale.

En Amérique latine, la convergence s'est construite autour de régimes SS faibles, avec des cotisations définies à hauteur de 8 % à 10 % et des indemnités de fin de carrière, généralisées dans ces pays, de 1 à 1,5 mois par année d'ancienneté.

Zone hétérogène

En Asie, dans une zone très hétérogène, deux modèles sont fondés sur le taux de remplacement, faible, des régimes de sécurité sociale et sur l'indemnité de fin de carrière avec, dans certains cas, des cotisations définies à hauteur de 6 % à 10 %.

Enfin, Marc Raymond précise que l'épargne salariale à la française - L'Oréal fut un des premiers grands groupes à signer un Perco - n'est pas prise en compte comme un outil de retraite proprement dit dans cette harmonisation mondiale.

G. L. N.

L'oréal

> Effectifs monde : 52 400 salariés.

> Filiales : 58 pays.

> Chiffre d'affaires 2005 : 14,5 milliards d'euros.