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« Il ne faut pas dissimuler qu'un placement surquarante ans reste risqué »

Dossier | ENTRETIEN AVEC | publié le : 03.10.2006 | G. L. N.

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« Il ne faut pas dissimuler qu'un placement surquarante ans reste risqué »

Crédit photo G. L. N.

E & C : Depuis 2002, le CIES (Comité intersyndical de l'épargne salariale) a labellisé plus d'une douzaine de produits d'épargne salariale destinés à la constitution de PEE. Qu'en est-il pour le Perco ?

P.-Y. C. : Le CIES s'est, bien sûr, posé la question du contrôle de ces dispositifs appelés à se multiplier. Pour l'heure, nous n'avons pas trouvé d'offres répondant spécifiquement à notre attente. Les Perco peuvent intégrer l'offre labellisée par le CIES, mais il faut aussi prendre en compte un processus particulier de gestion de long terme.

Parmi les enjeux, il y a notamment la mise en oeuvre de dispositifs de désensibilisation de l'épargne - par l'allocation des actifs - plus performants que ceux utilisés en général aujourd'hui, par exemple avec plusieurs profils de désensibilisation en fonction d'un profil de risque et d'un choix de sortie. Cela commence à se faire. D'autre part, il faudrait intégrer des produits financiers adaptés à ce type d'épargne, comme l'immobilier, par exemple.

Enfin, en matière d'information, il ne faut pas dissimuler au salarié qu'un horizon de placement de quarante ans reste risqué. Et sans décourager les sorties en rente, il faut indiquer qu'il n'est pas possible de garantir pendant vingt ans une indexation de la rente sur l'inflation. Le pouvoir d'achat au bout de vingt ans de retraite ne sera pas le même qu'au départ.

E & C : La CGT considère-t-elle préférable le Perco ou l'article 83 pour le complément de retraite des salariés ?

P.-Y. C. : Il n'y a pas de position officielle pour l'instant, la question est en cours d'analyse. Rappelons tout de même que le Perco est plutôt de l'épargne qu'une retraite par capitalisation. En l'espèce, il faut partir de la question de la rémunération globale.

Dans la négociation annuelle obligatoire (NAO), nous avons une hiérarchie des priorités : l'augmentation des salaires, par exemple en proportion de la productivité de l'entreprise. Les salaires indirects ne viennent qu'en plus, notamment sous la forme de compléments de la retraite. Dans ce domaine, un article 83 qui profite à tous les salariés est certainement plus intéressant qu'un Perco. Un mauvais article 83, c'est déjà un abondement à 100 % de la cotisation, un Perco correct, c'est 60 %.

Auteur

  • G. L. N.