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La période de professionnalisationsupporte la double compétence

Dossier | publié le : 26.09.2006 | Laurent Poillot

L'éditeur de progiciels Cegid a appliqué la réforme dans un contexte de forte croissance externe, mais regrette l'exclusivité de l'Opca de branche.

En 2005, en absorbant l'un de ses principaux concurrents (CCMX), l'éditeur lyonnais de solutions de gestion Cegid a plus que doublé son effectif en un an : celui-ci atteint 2 000 salariés, pour un chiffre d'affaires de 223 000 euros. La priorité du DRH, Pascal Guillemin, a alors été de rapprocher les cultures des deux sociétés et leurs organisations dans un contexte de réforme de la formation.

Selon lui, la plupart des obligations de la loi Fillon avaient été anticipées bien avant la signature de l'accord de branche du Syntec, en décembre 2004. Cegid dispose d'un plan triennal de gestion des compétences depuis 1998. Hors formations internes, l'entreprise consacre, en moyenne, 3,5 % de sa masse salariale à la formation, pour un budget avoisinant les 2,5 millions d'euros. Depuis 2005, l'entreprise gère directement sa formation : elle ne reverse à l'Opca de branche, le Fafiec, que la part obligatoire du plan (0,225 % de la masse) et la contribution professionnalisation.

Editeur et intégrateur

La «double compétence» des salariés est le credo de Cegid. Cette approche se justifie par le fait que l'entreprise est à la fois éditeur et intégrateur de solutions de gestion pour les PME : elle produit des progiciels et elle met en oeuvre des solutions «verticales» administrant l'ensemble des tâches de l'entreprise selon son secteur d'activité (mode, hôtellerie-restauration, industrie...). La DRH doit s'assurer que les techniciens et les consultants partagent des connaissances communes. « Cette nécessité nous a amenés à classer la quasi-totalité de nos actions de formation en catégorie 3 », explique Pascal Guillemin. Globalement, Cegid a convenu que toutes les actions relevant d'une spécialisation sectorielle (mode, industrie...) sont pilotées par les managers de ces métiers, tandis que la direction gère directement les formations visant des compétences transversales et technologiques. L'entreprise a conçu un catalogue de 100 formations pour rendre son offre plus lisible.

La période de professionnalisation est le vecteur d'intervention le plus important de la politique de formation Cegid. « L'entreprise y recourt pour former un expert d'un métier aux techniques informatiques - et réciproquement - ou pour accompagner le changement de profil d'un ingénieur, par exemple pour le spécialiser dans les technologies télécoms. Ces formations, accordées aux personnes «installées» dans l'entreprise, sont similaires à celles proposées aux nouveaux salariés. Mais, dans ce deuxième cas, le financement doit être imputé sur le plan de formation, ce qui laisse dubitatif Pascal Guillemin : « Le Fafiec considère que nos parcours d'intégration ne sont pas une période de professionnalisation. Cette logique est révélatrice du delta qui existe entre un cadre conventionnel et la pratique d'une entreprise. »

Méconnu

Le DIF reste méconnu. Près d'un millier de demandes se sont exprimées, Cegid y a répondu favorablement dans plus de 30 % des cas. « Nous l'avons tout d'abord considéré comme un prolongement de nos pratiques de formation et nous avons formé nos managers dans cet esprit, remarque Pascal Guillemin. Or, comme plusieurs salariés se sont positionnés sur des formations de loisir, la direction compte relancer une campagne d'information, en demandant à chacun d'être «partie prenante» de son propre développement de carrière. » Chez Cegid, le DIF peut être réalisé sur le temps de travail.

Système d'évaluation

Parmi les projets : la direction veut instaurer un nouveau système d'évaluation des compétences, de manière à aider les managers dans leurs choix de formation. Elle avait envisagé de solliciter l'Agefos-PME pour conduire cette réflexion. « Mais, notre organisation patronale, le Syntec, nous interdit désormais de reverser notre cotisation à un autre Opca que le Fafiec », explique le DRH. Ce dernier regrette le temps où, « de 1998 à 2005, nous avions un consultant Agefos-PME attitré à mi-temps dans nos locaux, pour travailler sur la validation et le transfert de compétences en interne, et sur le déploiement de la politique de ressources humaines. Aujourd'hui, c'est fini ».

Cegid

> Effectifs : 2 000 salariés.

> Chiffre d'affaires : 223 000 euros.

> Budget formation : 3,5 % de la masse salariale.

Auteur

  • Laurent Poillot