L'emploi, la qualification, la formation, l'évolution des métiers ne sont pas des thèmes de réflexion nouveaux puisque la confrontation entre les besoins de main-d'oeuvre et la réponse du système de formation date des années 1960.

Aujourd'hui, dans un contexte de mutation du marché du travail et de l'environnement économique, la prévision est plus que jamais indispensable. Cependant, les méthodes simples de mise en adéquation quantitative ont dû être abandonnées, car les phénomènes qui impactent l'emploi sont le plus souvent complexes et interdépendants.

La démarche prospective des métiers intègre, désormais, l'analyse des multiples paramètres en cause et de leurs liens historiques. Certains de ces paramètres, telles les évolutions démographiques, la montée de la mondialisation, les évolutions comportementales, se déploient sur le long cours, tandis que d'autres interviennent sur des échelles de temps de plus en plus courtes : diffusion du progrès technique, nouveaux modes de production et de distribution, modification des attentes des clients...

L'interférence de ces différents types de causalité explique que l'avenir ne doit pas être envisagé comme une issue unique, mais comme une combinatoire dessinant un panorama mouvant.

Cette complexité, pourtant, ne doit pas plaider en faveur d'une soumission résignée à l'aléatoire. Des modèles de compréhension existent qui reposent, désormais, sur des observations rigoureuses des branches professionnelles.

Christine Afriat nous explique les travaux et les missions de ces observatoires de branche et l'intérêt de leurs travaux pour les différents acteurs économiques.

Christine Afriat, docteur en sciences économiques, spécialiste de la prospective, de l'évolution des métiers et des compétences, est responsable de la communication du groupe «Prospective des métiers et qualifications» au Centre d'analyse stratégique.