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Le e-learning fait son nid dans les grandes sociétés

L'actualité | L'événement | publié le : 19.09.2006 | Laurent Gérard

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Le e-learning fait son nid dans les grandes sociétés

Crédit photo Laurent Gérard

Les formations en présentiel sont toujours plébiscitées par les salariés, mais le e-learning s'installe dans les grandes entreprises, d'après une étude que vient de publier la Cegos.

La modalité de formation la plus courante en entreprise et la plus appréciée par les salariés reste le présentiel - une formation en salle - à 85 %. Toutefois, un tiers des salariés formés au cours de ces trois dernières années déclarent avoir pratiqué le e-learning - défini comme une formation en ligne suivie seul. Tels sont les deux constats majeurs de l'enquête sur les modalités de formation en entreprise, réalisée par la Cegos et présentée le 12 septembre dernier.

Les principaux bénéficiaires du e-learning sont les cadres (37 % contre 24 % pour les employés) ; les commerciaux (44 % contre 30 % pour le personnel de production) ; et le secteur banques/assurance (42 %). Cette réponse réjouit Jacques Coquerel, le président de la Cegos, qui en conclut que le e-learning n'est « plus un effet de mode ». Il ferait donc son nid.

Grandes et très grandes entreprises

Attention, le e-learning ne s'implante pas n'importe où : les grandes, voire très grandes entreprises, sont son terrain de développement. Cette étude a, en effet, été menée, entre le 6 et le 12 juillet dernier, auprès de 901 salariés (cadres et non cadres) d'entreprises de plus de 1 000 salariés de tous secteurs, ayant suivi une formation à l'initiative de leur société, au cours des trois dernières années.

Il s'agit de personnels travaillant dans des sociétés ayant une politique, une logistique et une stratégie de formation fortes.

Dans les faits, le taux d'accès au e-learning est directement dépendant de la taille de l'entreprise, puisqu'il varie de 21 % pour celles de 1 000 à 2 000 salariés, à 29 % pour celles de 2 000 à 5 000, et, enfin, jusqu'à 38 % pour les entreprises de plus de 5 000 !

Multiplicité géographique

Comment expliquer ce phénomène ? Pascal Desbordes, directeur des activités «Grands déploiements de formation» de la Cegos, relèvent plusieurs raisons : l'internationalisation des grandes entreprises, leur multiplicité géographique, l'existence d'un «Monsieur e-learning» ayant colporté la bonne parole depuis plusieurs années et, enfin, la capacité d'investissement et la surface nécessaire pour rentabiliser des développements spécifiques, type coeur de métier. Tout cela discrimine positivement les entreprises de plus de 5 000 salariés dans leur rapport au e-learning. Ainsi, rien d'étonnant à ce que le secteur banques/assurance soit particulièrement en pointe sur la question.

Peu de formations «mixtes»

Si le e-learning «classique» semble se développer, en revanche, les formations mixtes, mêlant des sessions en salle et du e-learning, et les formations via le web avec un formateur en ligne en utilisation synchrone, sont encore rares : 15 % des salariés formés au cours des trois dernières années déclarent avoir pratiqué la première formule, et seulement 7 % la seconde.

Taux de satisfaction

Les salariés sont-ils satisfaits de cette modalité pédagogique ? 61 % des utilisateurs de e-learning interrogés considèrent qu'il répond à leurs attentes. Cependant, ils ne sont que 18 % à estimer qu'il y répond «très bien» : la formation en salle obtient un score deux fois supérieur.

Bien que moins utilisées, les formations mixtes obtiennent un avis plus positif, avec 68 % d'opinions déclarant y trouver une bonne ou une très bonne réponse à leurs attentes. Notons que les moins de 35 ans sont plus positifs (67 %) que les 35-45 ans, et que les plus de 45 ans préfèrent le «mixte». En dehors de la caractéristique d'âge, assez discriminante, ce sont les cadres (64 % d'entre eux jugent que la formule répond bien à leurs attentes, contre 52 % pour les techniciens et agents de maîtrise) et les commerciaux (67 % contre 50 % pour les administratifs) qui apprécient le plus ce type de formation.

Les critères d'appréciation du e-learning sont la qualité des contenus techniques, la qualité visuelle, puis la facilité d'accès technique au module.

Question de qualité

Selon Pascal Desbordes, « depuis 2004, le e-learning marque un redémarrage, même si la qualité n'est pas toujours au rendez-vous ». « Les salariés, comme les organismes de formation, n'ont plus le choix, les deux doivent s'y mettre, souligne Jacques Coquerel. Les prestataires de formation, en particulier, doivent s'adapter. Ils sont également tenus d'effectuer un gros travail de fond sur les contenus pédagogiques. L'industrie de la formation doit impérativement se restructurer. »

Auteur

  • Laurent Gérard