Les travailleurs frontaliers appartiennent à ce que les statisticiens appellent les «travailleurs pendulaires» : ils résident dans une commune et travaillent dans une autre.

Les causes du travail transfrontalier peuvent dépendre de l'histoire et de frontières qui ne tiennent pas compte des bassins d'emploi traditionnels. Elles peuvent aussi correspondre, plus prosaïquement, à des motivations économiques liées au différentiel de niveaux de vie.

Philippe Hamman, enseignant en sciences politiques et chercheur au Centre de recherche et d'études en sciences sociales (CNRS-CRESS), aborde l'histoire peu connue du travail transfrontalier. Aujourd'hui, on estime à près de 200 000 les Français qui traversent quotidiennement les frontières pour aller travailler en Suisse, en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg. Cet exode journalier allège d'autant les chiffres du chômage et fait vivre aussi certaines localités.

Si le travail frontalier présente des avantages en termes de salaires notamment, il fait également apparaître des aspects négatifs comme, par exemple, le fait d'être à cheval sur plusieurs régimes d'imposition et de prestations sociales.

Victime de la crise économique, le travailleur frontalier est également le pionnier de l'Europe sans frontières. Philippe Hamman fait le point sur ce statut ambivalent, enchevêtrement de rapports compliqués avec les syndicats, de métissage, voire de créativité institutionnelle.

Un travail dont l'ambition est d'aider à la mobilité des travailleurs salariés et de favoriser concrètement la société européenne transnationale.