Le travail fait des dégâts. Telle était déjà la thèse de Dominique Lhuilier, psychologue du travail, dans son ouvrage sur les «mises au placard» dans le milieu professionnel.

Aujourd'hui, elle étend son analyse aux différents problèmes de santé physique et mentale corrélés à la montée en puissance des exigences de rentabilité dans l'entreprise.

Pathologies de la suractivité ou du sous-emploi, le stress, les maladies professionnelles et les accidents du travail témoignent souvent d'un malaise qui tient aux transformations à la fois des organisations productives et du rapport au travail. Les exigences sont devenues plus fortes et la responsabilité du salarié dans la performance s'est individualisée. La flexibilité est, aujourd'hui, érigée en véritable religion. Elle reporte sur le salarié les aléas des situations commerciales rencontrées par l'entreprise sur ses marchés. La précarité augmente.

Face à cette montée de l'insécurité sociale, qui tend à faire des problèmes de compétitivité de l'entreprise une affaire privée, l'auteure analyse les formes prises par cette multitude de souffrances et de plaintes individuelles, et réfléchit aux réponses cliniques qui peuvent être proposées.

Un ouvrage dont l'objet n'est pas seulement de dénoncer une situation intolérable mais aussi de proposer des ressources pour l'action en milieu de travail.

- Professeure de psychologie du travail à l'université de Rouen, Dominique Lhuilier est également l'auteure de l'ouvrage Les placardisés (Seuil, 2002).