logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

Des salariés au grand air

Enquête | publié le : 12.09.2006 | Violette Queuniet

Image

Des salariés au grand air

Crédit photo Violette Queuniet

L'établissement de Bergère de France, dans la Meuse, est passé non-fumeurs il y a six mois, y compris dans ses espaces extérieurs. L'entreprise s'est fait accompagner par l'Anpaa pour aider les salariés qui le souhaitaient à arrêter le tabac.

Sur les six hectares que Bergère de France occupe à Bar-le-Duc, deux sont des espaces verts propices à la détente des salariés à l'heure du déjeuner ou lors des pauses. Mais, plus question, depuis le 1er mars 2006, d'y griller une cigarette ! Les espaces extérieurs, tout comme le reste de l'établissement, sont désormais non-fumeurs. « Une décision voulue par la direction et motivée par la pression générale. En interne, les non-fumeurs se plaignaient régulièrement, et en externe, on a vu des salariés porter plainte contre leur entreprise pour tabagisme passif », explique Geoffroy Petit, directeur du développement de Bergère de France.

Prise en juillet 2005, la décision de rendre l'ensemble de l'établissement non-fumeurs a été présentée en septembre au CHSCT. Des discussions avec les partenaires sociaux ont abouti à un compromis : réserver un petit local aux fumeurs, à l'extérieur. Sur le conseil de l'Anpaa 55 (Association nationale de lutte pour la prévention en alcoologie et addictologie), l'entreprise a prévu six mois pour rendre la mesure effective. Le temps d'informer et, surtout, d'aider ceux qui souhaitaient arrêter le tabac à le faire.

Questionnaire

Avec leur fiche de paie de décembre 2005, les salariés ont reçu un questionnaire les invitant à indiquer s'ils étaient ou non fumeurs et si une démarche d'accompagnement les intéressait. Le 8 février 2006, 67 salariés, soit 16 % du personnel - fumeurs et leurs époux ou épouses, représentants du personnel - se sont rendus à une première réunion d'information. A la fin de celle-ci, chacun pouvait opter pour l'accompagnement de son choix : individuel, comportant une séance avec un tabacologue sur le site ; collectif, avec la responsable de l'Anpaa. Huit personnes ont choisi l'accompagnement individuel, 41 le collectif. « Nous nous sommes réunis chaque jeudi pendant cinq semaines. Nous avions des exercices à faire, nous nous échangions des tuyaux. Cet accompagnement collectif était très motivant, cela permettait de nous souder. Par ailleurs, nous n'étions plus en position hiérarchique, nous étions tous égaux, avec le même problème, c'était très enrichissant », évoque Danièle Blasiard, chargée du dossier en tant que responsable qualité-sécurité-environnement... et elle-même fumeuse.

Produits de substitution

Des substituts, type gommes à mâcher, étaient proposés lors des réunions. Alors que l'entreprise souhaitait prendre en charge le coût des patchs, l'Anpaa l'en a dissuadée, arguant qu'un investissement des personnes est nécessaire pour garantir la réussite de la démarche.

Bilan au 30 juin : neuf personnes ont arrêté de fumer. Un chiffre jugé satisfaisant par Danièle Blasiard, qui souligne que « si le passage à un établissement non-fumeurs était une opportunité pour arrêter de fumer, c'est avant tout la motivation de chacun qui était déterminante ». De nombreux salariés ont d'ailleurs diminué leur consommation, et en sont fiers. Outre l'aspect santé, la question financière a beaucoup pesé dans leur décision.

Bergère de france

> Activité : filature et négoce de fil à tricoter, prêt-à-porter, vente par correspondance, distribution directe.

> Effectifs : 500 personnes.

> Chiffre d'affaires : 35 millions d'euros en 2005.

Auteur

  • Violette Queuniet