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Les Pratiques

Un vivier de cadres pour les Scop de l'Ouest

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 05.09.2006 | Rodolphe Helderlé

L'union régionale des Scop de l'Ouest a noué un partenariat avec un cabinet de recrutement qui se charge de constituer un vivier dont l'accès est payant pour les candidats. Objectif : identifier des profils en adéquation avec la culture coopérative.

Depuis janvier dernier, l'union régionale des Scop (Société coopérative ouvrière de production) propose à ses 300 membres, en partenariat avec le cabinet de recrutement Hisseo RH, un «cercle des managers et associés». L'idée est de constituer un vivier de cadres en poste ou en recherche d'emploi souhaitant occuper des fonctions de direction dans des Scop. Une dizaine de Scop (entre 20 et 300 salariés) se sont impliquées dans la démarche en versant 2 000 euros au capital de Socorh (Société de coopération en ressources humaines), la structure qui chapeaute le «cercle» et qui rémunère Hisseo RH. Chaque recrutement pourvu via ce montage est facturé 2 000 euros par Socorh à la coopérative qui en bénéficie.

Sélection des profils

Les 18 cadres actuellement dans le «cercle», âgés en moyenne de 40 ans, affichent une solide expérience de management dans des grosses structures. « Les profils que nous sélectionnons veulent élargir leurs responsabilités, avoir une vision plus globale et les moyens de peser dans le développement d'une entreprise », explique Bertrand Penisson, consultant chez Hisseo RH. Le cabinet assure la présélection de ces cadres qui aspirent à s'oxygéner dans ces PME atypiques où chaque salarié qualifié de «coopérateur» dispose d'une voix, quel que soit son poste, à faire valoir pour peser dans les grandes décisions. Outre une culture Scop propice à la responsabilisation, les candidats voient clairement l'intérêt de rejoindre des structures qui se portent économiquement très bien.

Accompagnement

C'est au travers d'annonces (ANPE, Apec, presse) et en diffusant l'information sur des salons que les candidatures remontent. Les managers apprennent alors qu'ils devront débourser 1 000 euros pour rejoindre le «cercle». En contrepartie, les membres assistent à des petits-déjeuners (trois depuis janvier 2006) où interviennent des dirigeants des Scop membres de Socorh. Ils bénéficient, en outre, d'un coaching individuel, à raison d'une entrevue de 1 h 30 par mois, pendant sept mois, au terme duquel ils sortent du cercle. « Cet accompagnement vise à faire découvrir les spécificités des Scop et à mieux ficeler les projets professionnels, sans garantir un recrutement », souligne Bertrand Penisson.

Un manager du cercle a, pour le moment, été recruté sur un poste de directeur administratif et financier dans une Scop. D'autres ont, entre-temps, saisi des opportunités dans des sociétés non coopératives. Quatre Scop adhérentes de Socorh ont déclaré des ouvertures de poste en adéquation potentielle avec les profils de certains représentants du vivier. En cas de succès, le montage pourrait se démultiplier sur d'autres unions régionales des Scop avec d'autres cabinets partenaires.

Auteur

  • Rodolphe Helderlé