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Les Pratiques

Les vacances solidaires de Telefonica

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 05.09.2006 | Valérie Demon, à Madrid

L'opérateur de télécommunications espagnol propose des vacances solidaires payées à des salariés. Appelés à se mettre au service d'ONG sud-américaines, ceux-ci sont triés sur le volet par leur employeur. La formule attire de plus en plus.

Des vacances payées par son entreprise, au Nicaragua, en Equateur ou au Pérou ? C'est possible, mais pas pour paresser sur la plage. Telefonica, le plus gros opérateur de télécommunications en Espagne, propose à ses salariés, à travers sa Fondation, quatre semaines «solidaires» pour participer au travail quotidien d'une ONG, Proniños, qui lutte contre le travail des enfants. La Fondation Telefonica paie l'aller-retour, le logement et les assurances ; la quatrième semaine restant libre et aux frais du salarié.

Une sélection sévère

La formule, lancée l'an dernier, a du succès. Ils étaient dix participants durant l'été 2005, mais cinquante entre les mois d'août et de septembre 2006, à sacrifier leurs quatre semaines. La Fondation a opéré une sévère sélection parmi 78 candidats. « Nous nous sommes fondés d'abord sur leur CV et, si nous avions des doutes, nous les convoquions à un entretien personnel », précise Francisco Javier Barranco, directeur des projets sociaux de la Fondation. Avoir déjà participé au Programme volontaire de Telefonica (programme de coopération à différents programmes sociaux et ONG fonctionnant avec des volontaires, mis en place en janvier 2003) constituait une condition essentielle aux yeux des sélectionneurs qui examinaient, bien sûr, également, l'expérience acquise dans des projets de collaboration. « Ils doivent savoir que le travail sera dur, ils vont participer à la construction d'écoles, peindre, s'occuper des enfants et, surtout, travailler dans des ateliers d'écriture et de lecture », précise Francisco Javier Barranco. Avant leur départ, en guise de formation, les candidats doivent s'engager à réaliser un cours on-line sur la coopération et l'action humanitaire, d'une quinzaine d'heures, sanctionné par un examen final.

Prise en charge

Certains sont des «habitués» du monde des ONG. Comme Emilio et Inma, tous deux préretraités de Telefonica, âgés de 53 et 55 ans, investis depuis des années dans l'action sociale. « Ce qui m'a surpris dans ce projet, c'est que l'entreprise paie tout, c'est du jamais-vu ! », insiste Emilio. Le reste des candidats sont jeunes, entre 30 et 35 ans. « Ils ont en moyenne dix ans d'ancienneté, ont fait des études supérieures, sont des spécialistes dans leur domaine et ils ont tous une formation en nouvelles technologies », précise le directeur des projets sociaux.

Ana, 33 ans, travaille au département financier. « Je n'ai jamais le temps de participer à des programmes de collaboration avec les horaires que j'ai... Alors, j'ai décidé de sacrifier mon mois de vacances pour être avec ces enfants », explique cette jeune femme. Et elle a rencontré pour la première fois, à cette occasion, la petite fille qu'elle parraine au Pérou.

Auteur

  • Valérie Demon, à Madrid