La gestion prévisionnelle des emplois et compétences (GPEC) est certes une antienne bien connue, mais encore loin d'être effective partout et, quand elle l'est, c'est quelquefois plus en raison d'un effet de mode qu'eu égard à ses véritables enjeux.

Selon Patrick Gilbert, professeur en sciences de gestion à l'IAE de Paris (Paris-1) et conseiller scientifique de l'association Entreprise et Personnel, toute gestion est, par nature, prévisionnelle. Mais, dans un monde changeant, la connaissance du futur ne peut être qu'imparfaite, vague et incertaine. La gestion prévisionnelle se présente donc, d'emblée, comme paradoxale. Facile en période de stabilité, où elle ne présente qu'un intérêt relatif, elle devient extrêmement difficile en période d'incertitude, où elle représente un véritable atout concurrentiel.

Dans un premier chapitre, l'auteur cerne précisément la gestion prévisionnelle des ressources humaines et ses enjeux. Dans un deuxième, il en reprend les grandes étapes depuis les années 1960 et les replace dans leur contexte économique et culturel. Dans la troisième partie, il se focalise sur le modèle qui sert de référence depuis les années 1990 et en décortique tant les paramètres que la philosophie. La quatrième propose, enfin, un bilan de la GPRH à partir des analyses les plus récentes incluant l'évaluation de la démarche elle-même.

Une analyse destinée aux professionnels et aux étudiants, mais dont l'objectif n'est pas tant opérationnel que critique au plein sens du terme. Il s'agit, pour l'auteur, d'aider à comprendre ce dont il s'agit pour rester vigilant quant aux pratiques et à leurs dérives possibles.