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L'actualité

Les moins qualifiés se forment trop peu

L'actualité | publié le : 29.08.2006 | Laurent gérard

Les chômeurs les moins qualifiés et les plus âgés rencontrent plus de difficultés d'accès à la formation que les autres, selon une étude Dares.

L'accès à la formation des chômeurs les plus en difficulté reste très déficitaire, et ce, malgré un accompagnement renforcé via le PAP (projet d'action personnalisé). Tel est le constat d'une étude de la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l'Emploi), publiée en juillet dernier, intitulée L'orientation des chômeurs vers la formation de 2002 à 2004 (1).

Forte déperdition

Le PAP inclut bien un entretien au bout de six mois de chômage, au cours duquel une prescription de formation peut être évoquée. Mais, en fait, «prescription» ne signifie pas «inscription» effective ou automatique à celle-ci : une «forte déperdition» intervient entre la discussion du projet et sa concrétisation. Bilan : alors que la possibilité de suivre une formation est évoquée dans près d'un entretien sur deux (44 %), seuls 16 % des chômeurs se voient prescrire une formation, et 7 % sont effectivement entrés en formation six mois après l'entretien. Moins de la moitié des prescriptions (43 %) se concrétisent dans les six mois.

Pire : les demandeurs d'emploi non qualifiés demandent moins spontanément une formation que les chômeurs les plus diplômés (16 % contre 24 %). Et, même quand ils l'ont demandée, au final, ils réalisent moins fréquemment le projet que les chômeurs ayant au moins le bac (37 % contre plus de 50 %) !

Autre handicap aggravant : l'âge. Les chômeurs de 45 ans et plus sont moins demandeurs de formation que les plus jeunes (15 % contre 25 %).

Anticipation de l'effort

Comment cela s'explique-t-il ? Par « l'anticipation de l'effort important que représente l'engagement dans une formation pour ceux qui y sont moins familiarisés », répond l'étude. En effet, une formation dure en moyenne quatre mois, mais elle peut s'étendre sur dix à douze mois. Autres explications : la personne « peut se trouver démunie face à la complexité des démarches » ; « l'offre de formation est éclatée entre ANPE, Assedic, organismes de formation, Etat, région », et « les non qualifiés butent plus souvent sur le problème du financement » : ils sont 22 % à déclarer que le financement constitue un problème, contre 7 % pour les niveaux CAP/BEP et plus.

(1) <www.travail.gouv.fr>, rubrique Études et recherches, Publications Dares

Auteur

  • Laurent gérard