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Enquête

Une ville pionnière de la VAE

Enquête | publié le : 29.08.2006 | V. Q.

La Mairie de Toulouse a choisi d'intégrer la VAE à son système de formation, à la fois pour des raisons économiques et pour favoriser les mobilités. Un budget lui est consacré, et 44 agents préparent ou ont obtenu un diplôme par ce biais.

Si les agents de la fonction publique peuvent entamer une démarche de VAE (validation des acquis de l'expérience), c'est à titre individuel : pas de congé de VAE possible, pas de prise en charge de l'accompagnement par un organisme de formation. Pourtant, la Mairie de Toulouse a choisi, dès la promulgation de la loi sur la VAE, en 2002, de l'intégrer à son système de formation et de financer les projets d'obtention de diplôme par ce biais.

Dispositif gagnant-gagnant

« Nous considérons la VAE comme un dispositif gagnant-gagnant : les agents peuvent accéder à un niveau de reconnaissance en termes de diplôme de manière plus légère qu'en suivant la totalité du cursus. Pour nous, c'est directement intéressant, car les coûts de formation sont nettement moindres, et indirectement, car s'il n'y avait pas eu la VAE, certaines personnes auraient renoncé à s'engager dans un cursus classique et nous aurions dû recruter à l'extérieur. De fait, la VAE multiplie les évolutions fonctionnelles et statutaires », souligne Pierre Feilhès, DRH de la Ville de Toulouse.

Reconnaissance du travail effectué

Christophe Batbie, chargé de mission au service formation, pointe un autre intérêt de la VAE : la reconnaissance du travail effectué, au-delà de la reconnaissance par le grade. « Actuellement, la promotion sociale ne permet que quelques évolutions dans l'année. Pour une ou deux possibilités, il y a cinquante demandes. La VAE peut participer du système de reconnaissance. Elle introduit aussi de la mobilité et des projets. On gagne une vraie motivation. »

Sur les 44 agents (dont 2 contractuels) ayant entamé une démarche de VAE, trois groupes peuvent être distingués. Le premier - 26 personnes - est engagé dans un projet collectif : la préparation du Beatep (Brevet d'Etat d'animateur technicien de l'éducation populaire), imposé depuis mai 2003 par le ministère de la Jeunesse et des Sports pour diriger un centre de loisirs. Si les plus jeunes ont opté pour la formation classique, les 25-40 ans, forts de leur expérience, ont préféré la VAE. Une source d'économie pour la ville : la préparation à ce diplôme est de 6 000 euros par personne, uniquement pour les coûts pédagogiques. En VAE, le coût est de 1 700 euros.

Evolution professionnelle

Le deuxième groupe est constitué de personnes aspirant à une évolution professionnelle : c'est notamment le cas d'agents d'entretien ou d'Atsem (assistantes des instituteurs de maternelle et CP) préparant le CAP petite enfance.

Enfin, le troisième groupe rassemble des personnes dont le projet est davantage personnel, les diplômes préparés n'étant pas monnayables dans une collectivité publique : BTS assistante de direction, mastères en gestion de la communication ou en sciences sociales appliquées à l'alimentation, etc. Les demandes de VAE sont, selon le diplôme préparé, intégrées au plan de formation ou relèvent de la formation personnelle. Mais, même à ce titre, elles peuvent bénéficier d'un financement.

Un véritable dispositif VAE a été mis en place au service formation avec des réunions d'information, une aide à la définition du projet, suivie d'une orientation vers le bon organisme. Un suivi de la personne en VAE est également proposé car, pour Christophe Batbie, « il est souvent plus difficile de préparer un diplôme en VAE que de manière classique : la personne est seule face à son histoire et à son projet, il faut une grande volonté pour le mener sur la durée ».

Accompagnement méthodologique

L'accompagnement méthodologique est, lui, assuré par l'organisme certificateur (universités de Toulouse, direction régionale de la jeunesse et des sports, Dava7, représentant l'Education nationale). Les frais d'accompagnement en VAE se sont élevés à 12 000 euros en 2004 et 2005.

La Ville compte bien poursuivre l'utilisation de la VAE et le DRH en attend beaucoup plus : notamment « la possibilité, prévue dans le projet de loi de Christian Jacob sur la modernisation de la fonction publique, d'utiliser la VAE non seulement pour avoir le niveau permettant de passer un concours en externe, mais pour accéder directement à un cadre d'emploi sans passer le concours ».

VILLE DE TOULOUSE

> Nombre d'habitants : 426 700.

> Effectifs : 10 000 salariés (dont 8 500 permanents).

Auteur

  • V. Q.