Les entreprises mosellanes ne sont pas les seules à subir la concurrence des salaires attractifs du Luxembourg voisin. Le conseil général lui-même doit composer avec cette donnée alors que se profilent les départs massifs en retraite et les pénuries dans certains métiers. Aussi fait-il feu de tout bois pour présenter ses métiers et attirer les étudiants : participation aux salons et forums de recrutement, réalisation d'un livret, Le conseil général révélateur de talents, offre de stages rémunérés avec une vraie mission de trois à six mois à réaliser, bourses pour les métiers en tension... Les élèves assistantes sociales et les étudiantes en puériculture peuvent ainsi bénéficier de bourses d'un montant de 1 000 euros net par mois.

Mais le meilleur soutien du recrutement est sans doute la démarche de GPEC, initiée en 1995. Une cartographie des métiers de la collectivité a été dressée. « Chaque agent a rédigé une description de son poste de travail ; l'ensemble a été centralisé à la DRH et analysé. Cela a donné 147 fiches métiers qui indiquent le travail réel et les compétences mobilisées. Réactualisée en permanence, cette base de données est disponible sur l'intranet et constitue un outil à disposition de tous les cadres de la collectivité qui ont à recruter », indique Nicolas Thill, chef du service de l'expertise juridique et du développement des compétences au conseil général de Moselle.

A partir de là, des observatoires des métiers - dont un observatoire des cadres - ont été créés pour comprendre l'évolution des métiers. La DRH a travaillé sur un panel représentatif de cadres et cela a débouché sur une politique de recrutement ciblée sur les cadres de proximité, c'està-dire des managers, pas seulement des techniciens.

Un outil a été mis en place, en 1998, pour intégrer cette dimension dans le recrutement : la pépinière. « Pendant sa première année, tout cadre recruté après le concours a une mission à réaliser avant d'occuper son premier poste. Cela lui permet de se confronter aux problématiques de management de nature transversale. Avec le recul, nous constatons que les cadres passés par la pépinière sont plus mobiles que les autres et beaucoup plus fidèles, car ils savent que la collectivité leur offre des perspectives de carrière », explique Nicolas Thill.

Outre l'intranet, la démarche de GPEC est systématiquement expliquée aux cadres opérationnels lors d'un stage de sensibilisation aux RH de deux jours et demi. Les fiches métiers y sont présentées mais aussi le rôle de la DRH, « qui se positionne comme conseil et accompagnement des opérationnels ».

Les services de la DRH ont d'ailleurs été réorganisés en 2005 pour bien distinguer la partie «vie professionnelle» (carrière, paie, administration du recrutement et de la formation) des métiers de conseil en formation et recrutement. Fortement soutenue par la direction générale - le DG a lui-même réalisé sa fiche métier -, la démarche porte ses fruits. « Les opérationnels ne nous interpellent plus quand c'est trop tard mais avant, pour que nous les aidions à mettre en oeuvre leur problématique », constate Nicolas Thill. La preuve : le transfert des TOS (techniciens, ouvriers de services) au 1er janvier 2007, LE gros chantier GRH de tous les conseils généraux, a été bien anticipé en Moselle, avec la constitution d'un observatoire dédié, une analyse de leurs spécialités et de leurs compétences pour préparer au mieux leur intégration.

> Nombre d'habitants dans le département : 1 023 199.

> Effectifs : 1 700 salariés.