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Les Pratiques

Une PME française implique ses salariés chinois

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 11.07.2006 | Stéphanie Rigaud, à Shanghai

Le Caprice de Marie, une PME française de lingerie installée à Shanghai, multiplie les initiatives pour faire participer ses salariés à la vie de l'entreprise et limiter le turn-over.

« Que pouvons-nous apporter de neuf en Chine ? » La réponse à cette question constitue le fil conducteur de l'histoire, dans l'empire du Milieu, de la PME française de lingerie haut de gamme Le Caprice de Marie. A commencer par la gestion des ressources humaines, dont l'objectif premier est de limiter le turn-over dans un contexte local de forte volatilité du personnel. Le pari est réussi puisque le taux de rotation du personnel se limite à un exceptionnel 3 % ou 4 % depuis la création de l'entreprise, il y a trois ans. Celle-ci, installée à l'écart du centre de Shanghai, est confrontée au risque quotidien de voir ses salariés partir dans une autre société implantée à proximité. « Quand une entreprise démarre ici, elle essaie de recruter le personnel à la sortie des autres sociétés », témoigne Marie-Pierre Cherifi, directrice artistique de la PME fondée par son époux, Larbi Cherifi.

Salaires plus élevés

Afin de retenir son personnel, la PME de quelque 300 salariés propose d'abord à ses ouvriers des salaires entre 20 % et 30 % au-dessus du marché. Elle a également imaginé un système de primes pour les personnes clés, dont la directrice de production. Au-delà des rémunérations, les dirigeants de l'entreprise essaient d'instaurer un climat de confiance et d'implication des salariés. Nombre d'entre eux sont originaires des mêmes villages ou ont fréquenté les mêmes usines. « Nos employés se sentent rassurés de travailler ici, avec d'autres personnes qu'ils connaissent, explique Marie-Pierre Cherifi. De cette manière, ils recréent une ambiance presque familiale dans l'atelier et dans les logements que nous devons leur fournir. » L'implication passe, quant à elle, par des réunions régulières pour organiser le travail, mais également pour partager les réussites de l'entreprise. Des ouvrières sont, par ailleurs, invitées à assister aux défilés de la collection à Shanghai. « Les salariés nous voient également, mon époux et moi-même, ne pas compter nos heures dans l'atelier », ajoute Marie-Pierre Cherifi.

Formation

Autre volet pour fidéliser les employés : la formation. La confection de lingerie de luxe nécessite un savoir-faire et une minutie particulière, loin des ateliers traditionnels à cadences élevées. Les ouvrières acquièrent ainsi des compétences au fur et à mesure des collections.

Pourtant, les dirigeants de la PME ne parlent pas de recettes pour fidéliser, notamment le personnel d'encadrement. « Tout dépend de la personne, il faut sentir ce que nous pouvons lui apporter, insiste Marie-Pierre Cherifi. Par exemple, nous allons dorénavant emmener notre directrice de production participer à des salons professionnels en Europe. » L'attention ne doit pas se relâcher : même après trois ans, le risque existe de voir partir un collaborateur clé.

Auteur

  • Stéphanie Rigaud, à Shanghai