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Les Pratiques

Le jeu vidéo structure sa GRH

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 11.07.2006 | Véronique Vigne-Lepage

L'industrie du jeu vidéo passe, selon les termes d'un responsable du club d'entreprises Lyon Game, de «la bande de potes passionnés» à la gestion organisée des ressources humaines.

L'un des plus jeunes secteurs de l'industrie française, celui du jeu vidéo, découvre la GRH : à Lyon, dont l'agglomération regroupe 40 % des entreprises françaises de développement ou d'édition de jeux, une structure spécifique, nommée Gamagora, a été créée dans ce but, il y a trois ans, par le club Lyon Game. « Dans le jeu vidéo, les dirigeants ont 30-35 ans et les entreprises, récentes, dépassent rarement 30 salariés. Elles n'ont, ainsi, presque jamais de DRH », explique Sophie Romano, responsable de Gamagora. Cette dernière a donc conçu, avec les membres du club, un module de formation initiale sur les «fondamentaux» du jeu vidéo, qui est proposé en option dans des écoles aussi différentes que CPE Lyon ou les Beaux-Arts. « Cela aide à la confrontation entre ingénieurs et artistes dans les entreprises », poursuit Sophie Romano. L'idée de Lyon Game est, à terme, de promouvoir la création de la première école française spécifique à la filière.

Seulement 9 % d'accès à la formation continue

Mais, en attendant, beaucoup de choses sont à faire en matière de formation continue : celle-ci, considérée comme trop chère ou inutile, arrive en dernière position parmi les moyens utilisés par les dirigeants pour fidéliser leurs salariés, selon l'enquête préalable au contrat d'étude prospective, publiée le mois dernier. Seuls 9 % des salariés du secteur y ont accès. Ceux-ci relevant, par ailleurs, de plusieurs conventions collectives (Syntec, audiovisuel, métallurgie, commerce de gros, jeux et jouets) - ce qui est d'ailleurs l'un des «chantiers» du CEP -, Gamagora a passé un accord avec un Opca interprofessionnel, l'Opcareg.

« Ensemble, nous avons négocié et obtenu que l'Etat finance 70 % des coûts pédagogiques - 50 % pour les non-PME - dans le cadre d'un engagement de développement de la formation (EDDF) », se réjouit Sophie Romano. Des sessions communes sont ainsi proposées par Gamagora, au «coeur de métier» (infographie notamment), à la programmation, à l'anglais et à la gestion de projet, tous ces sujets étant adaptés au jeu vidéo grâce au recours à des intervenants spécialisés. En fin d'année, 190 personnes auront suivi ces modules.

Pôle de compétitivité

Le développement de la formation continue est l'un des moyens, pour les entreprises du secteur, de tenter de faire revenir en France les talents ayant suivi la société Ubisoft lors de son implantation au Canada, en 2003. « Les employeurs français ont du mal à trouver des personnes qualifiées », raconte Sophie Romano. Pour sensibiliser ceux-ci à la GPEC, Gamagora a également réalisé, l'an dernier, un guide pratique de la gestion prévisionnelle des emplois.

Gamagora a été sollicitée par le pôle de compétitivité «loisirs numériques», dont Lyon Game fait partie, pour étendre et adapter son action à deux autres secteurs : audiovisuel-cinéma et animation.

Auteur

  • Véronique Vigne-Lepage