Depuis une trentaine d'années, l'externalisation et la filialisation se développent massivement en France. Parallèlement, l'intérim et la sous-traitance suivent la même courbe. La taille des unités productives tend à diminuer par rapport à ce qu'elle était au cours des trente glorieuses. Cette recomposition du tissu productif rend l'entreprise plus difficile à cerner. Le réseau est devenu la règle.

Des acteurs externes tels que les maisons mères, les donneurs d'ordres ou les actionnaires sont, désormais, les vrais décideurs. Là où les rapports hiérarchiques étaient clairs, une sorte de nébuleuse qui rend difficilement lisibles les rapports de pouvoir, tend à s'instituer. Ces transformations alimentent les préoccupations des acteurs sociaux. Elles déstabilisent l'organisation du dialogue social et remettent en cause la place du contrat de travail comme voie d'accès à la protection sociale.

L'objectif de cet ouvrage est de caractériser les mutations des rapports du travail et d'emploi en intégrant la diversité des liens de subordination. Il propose une approche pluridisciplinaire des nouveaux rapports de dépendance au travail, à la confluence de la sociologie, de l'économie, du droit et de l'histoire.

La première partie restitue dans une perspective historique et sociale le rapport de subordination. La deuxième analyse les paramètres de la recomposition industrielle récente. La troisième, enfin, traite de l'articulation entre les rapports de dépendance dans le travail et le système de relations professionnelles. Un ouvrage qui remet en cause l'image d'un employeur qui serait le responsable ultime de la gestion de la main-d'oeuvre dans l'entreprise.