Conçu dans les années 1990 en Grande-Bretagne, le label IIP a fait peu d'émules en France. Mais Jean-Marc Spanghero, qui dirige la société audoise depuis trois ans avec son frère David, n'a pas hésité longtemps. A la tête d'une entreprise en pleine mutation, il a été séduit par ce qui lui a semblé être le point fort d'IIP : « L'idée est que les salariés soient les éléments moteurs de ce changement. » La démarche vise, en effet, « à impliquer l'ensemble du personnel dans l'atteinte des objectifs de l'entreprise et, pour l'entreprise, à soutenir le développement de ses collaborateurs », explique Jean-Yves Catta, directeur du cabinet-conseil Teo (Toulouse), chargé de mener à bien ce projet.

En une décennie, « le chiffre d'affaires a augmenté de 30 % et l'effectif a été multiplié par deux », résume Jean-Marc Spanghero. La production de viande brute a diminué au profit des plats cuisinés et des viandes transformées, qui représentent désormais 66 % de l'activité. Une nouvelle génération a pris les rênes de l'entreprise, avec un double objectif : faire de la qualité une priorité et développer la marque Spanghero en créant des produits originaux. L'entreprise a obtenu des certifications (ISO 9001, IFS), diminué l'intérim (divisé par cinq en trois ans) et lancé la construction d'un nouveau site de production qui ouvrira en 2007-2008. Le budget formation (4,5 % de la masse salariale en 2005) est devenu important.

Avec la démarche IIP, la société audoise investit dans son management. Au mois de mai, Teo a mené des entretiens avec un échantillon représentatif du personnel, au total une soixantaine de salariés. « Le diagnostic est dépersonnalisé, souligne Jean-Yves Catta. Il n'y a ni suspicion ni jugement. »

Ensuite, le cabinet-conseil a mis au point un plan d'action avec la direction. Sa mise en oeuvre est confiée à un comité de pilotage composé de huit cadres. Premier axe : communiquer la stratégie de l'entreprise en la déclinant en objectifs précis pour chaque membre de la société. Deuxième axe : améliorer le management des équipes. « Le diagnostic a mis en évidence l'hétérogénéité des pratiques selon les secteurs, relève Chloé Démeret, responsable RH. L'idée est de repérer les bonnes pratiques et de les développer. » Dernier axe : le développement des personnes. « Nous devons améliorer la politique de promotion interne, systématiser les parcours d'intégration et évaluer les actions », indique Jean-Marc Spanghero.

Le coût de l'opération (certification non comprise) s'élève à 25 000 euros, dont la moitié devrait être financée par l'Etat dans le cadre d'une convention interentreprises pour la mise en place de la GPEC dans l'agroalimentaire. L'entreprise souhaite obtenir la certification IIP fin 2007.