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Les motivations des PME

L'actualité | L'événement | publié le : 20.06.2006 | Patricia Sudolski

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Les motivations des PME

Crédit photo Patricia Sudolski

Malgré les résultats très nuancés, la satisfaction des adeptes du CNE est réelle. Qu'est-ce qui pousse les patrons de PME à recruter en CNE ? Pour la grande majorité d'entre eux, ce nouveau contrat correspond à une exigence de flexibilité pour laquelle ils militaient depuis longtemps. A cela, une raison principale : le CNE offre le temps de tester la personnalité de l'employé.

« Dans le passé, indique Loïc Jaffray, patron d'un garage à Vannes (Morbihan) qui compte cinq salariés, j'ai dû faire avec des employés qui avaient des problèmes d'addiction ou des soucis familiaux. Aujourd'hui, le CNE me permet de ne pas être lié avec le personnel qui, en raison de difficultés psychologiques, ne serait pas fiable. » Ainsi, pour deux postes de nettoyage de véhicule qu'il a eu à pourvoir, il a choisi le CNE. « Un salarié venait de la région parisienne, il ne s'est pas acclimaté, il est reparti au bout de six mois, assure Loïc Jaffray. En CDI, il aurait posé des arrêts maladie et j'aurais été obligé de gérer son absentéisme. » Pour le remplacer, il a signé un nouveau CNE. Salaire : 1 200 euros net par mois.

Moins d'exigences

Sans le CNE, ces petits patrons auraient eu recours aux CDD, plus rarement aux CDI. « Avec le CNE, j'ai été moins exigeant dans le recrutement. Sans ce contrat, il y a des paris sur des personnes que je n'aurais pas pris », certifie Damien Suau, à la tête d'une brasserie à Saint-Brieux, dans les Côtes-d'Armor. Les onze CNE qu'il a choisis sont toujours en poste dans son établissement, ouvert il y a un an. D'ici à la fin de l'année, ils seront en CDI.

L'immobilier est un des rares secteurs où le CNE a également permis des créations de poste. Amplement satisfait de la rentabilité de son agence Abry Immobilier, Guy Roche ne se serait pas lancé dans le phoning et l'administration de biens sans le CNE. « J'ai mobilisé trois salariés pour ce nouveau développement, j'ai tenté l'aventure parce qu'en cas d'échec, je ne suis pas lié, dit-il, et il me faut bien deux ans pour asseoir une nouvelle activité. » Selon lui, pour ses salariés, ce temps est, au pire, de l'expérience acquise et monnayable. « Ils savent, ajoute-t-il, que je cherche avant tout à pérenniser l'expérience, c'est pour ça qu'ils me suivent. »

La multiplication des procès aux prud'hommes intentés par des salariés en CNE pour cause de licenciement sans motif ne les trouble pas. Tous répondent qu'en cas de rupture de contrat, ils sont prêts à justifier noir sur blanc les raisons du licenciement.

Auteur

  • Patricia Sudolski