logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les Pratiques

TDK ferme, mais finance des reconversions

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 13.06.2006 | Christian Robischon

A l'occasion de la fermeture de son usine luxembourgeoise, le groupe japonais TDK transfère à la Chambre de travail la gestion des 300 000 euros qu'il accorde pour aider à la reconversion du personnel.

Dans le plan social qui accompagne la fermeture de son usine de Bascharage, au sud du Luxembourg, TDK introduit une innovation pour le pays : le fonds formation délégué. Le fabricant japonais de CD et DVD a débloqué, ce printemps, une enveloppe de 300 000 euros pour aider à la reconversion des 342 salariés qu'il va licencier. Mais, comme sa direction locale va également plier bagages, elle a confié la gestion de ces fonds à la Chambre de travail, instance professionnelle à laquelle tout ouvrier doit cotiser au Luxembourg. TDK en contrôlera l'utilisation au sein d'un comité de suivi trimestriel associant l'administration de l'emploi (Adem, équivalent de l'ANPE) et les deux syndicats de l'entreprise, LCGB et OGBL.

Retour rapide à l'emploi

« Nous avons fixé en principe un plafond de 1 000 euros et deux formations par salarié, mais des exceptions resteront possibles. La formation doit être liée à une perspective rapide de retour à l'emploi, mais sans écarter des cursus de reconversion plus lourds », commente Jean-Jacques Urth, DRH de TDK à Bascharage. Pour accélérer les reclassements, la Chambre de travail agira en concertation avec l'Adem et Randstad, le cabinet chargé d'animer l'antenne-emploi.

Le fonds sera disponible jusqu'à fin mars 2007. Le préavis légal de six mois pouvait inciter à retarder l'échéance, « mais il est bon de faire vite, pour ne pas pousser les personnes à rester chez elles sans bouger », considère Marcel Goerend, responsable du secteur industrie du LCGB. Le syndicaliste estime que la bonne utilisation des fonds est garantie par un comité de suivi tripartite et par le recours à cette chambre « dotée de son propre centre de formation, et qui pourra ainsi répondre elle-même à une partie des besoins ».

Pas d'obligation légale

Dans un pays que la prospérité a longtemps tenu éloigné des plans sociaux et qui ignore toute obligation légale de financement de la formation comme le 1,5 % français, l'idée de fonds alimentés par l'employeur fait son chemin.

Villeroy & Boch en a instauré un en même temps que TDK. Dans le cadre de son plan de suppression de 145 emplois sur 484, le céramiste alloue 80 000 euros, gérés en collaboration avec les syndicats. Le licencié adhérant à la cellule de reconversion (interne) devra renoncer à 40 % de l'indemnité extra-conventionnelle, disposition non prévue chez TDK. Mais ce dernier ferme.

A l'échéance d'un an, les sommes non utilisées chez Villeroy reviendront aux licenciés, sous la forme d'une indemnité complémentaire. Tandis que TDK, lui, prévoit, « en principe », de les conserver. Mais les syndicalistes escomptent que pas un euro ne reste en caisse.

Auteur

  • Christian Robischon