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Sogea et GTM bétonnent leur attractivité

Enquête | publié le : 13.06.2006 | G. L. N.

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Sogea et GTM bétonnent leur attractivité

Crédit photo G. L. N.

Dans un secteur longtemps victime de sa mauvaise image et qui peine parfois à recruter, les filiales de construction du groupe Vinci ont multiplié les dispositifs pour attirer et fidéliser tous les niveaux de qualification.

Une pyramide des âges à surveiller et une croissance continue de l'activité : malgré l'image du secteur de la construction, encore défavorable, les filiales de Vinci doivent recruter à un rythme accéléré. « La Sogea est passée de 10 000 personnes il y a cinq ans à 13 000 en 2005, et parviendra sans doute à 16 000 en 2010, indique-t-on à la direction de la société de construction. Compte tenu des départs prévus, nous devrons embaucher 8 000 personnes d'ici là. » Il faut donc faire valoir quelques atouts dans ce secteur qui a peu communiqué jusqu'ici. Les plus grandes entreprises se voient comme « l'un des derniers ascenseurs sociaux en France ». En outre, elles ne peuvent pas délocaliser, et ce qu'elles réalisent est immédiatement visible et concret. GTM Construction, qui a fait du recrutement un enjeu stratégique, a actualisé son ciblage écoles pour les niveaux de qualification allant d'ingénieur à bac pro et CFA. « Nous occupons le terrain de la relation avec les écoles : forums, présentations en amphis, partenariat écoles, indique Patrick Plein, son DRH. A l'échelle du groupe, Vinci accueille par ailleurs en stage des futurs conseillers d'orientation et des principaux de collège. »

Se battre pour recruter

C'est que, dans un secteur où les bons candidats reçoivent une dizaine d'offres, il faut se battre pour recruter, par exemple, des futurs cadres sortis des écoles d'ingénieurs. Ainsi, à l'issue de l'Ecole supérieure des travaux publics (ESTP), une partie de la promotion snobe le secteur chaque année. Et pour ceux qui se laissent séduire, la tentation est forte de valoriser une première expérience en quittant l'entreprise rapidement. « Nous nous efforçons de casser ce cycle de zapping, explique-t-on chez Sogea. Par de la sélection et de l'acculturation sous forme de stages, nous proposons aux meilleurs d'évoluer plus rapidement qu'ailleurs. L'idée est de leur permettre d'acquérir une culture maison un peu plus vite que les autres. »

Faible turn-over

Ceux que Sogea veut garder sont généralement déjà connus, ont été repérés, étudiants, lors de leurs stages. Une première promotion d'une quarantaine de ces jeunes talents a intégré un programme nommé «Coaching team» il y a deux ans. Ils peuvent ainsi accéder à des formations qualifiantes, parfois dès les premiers mois, et sont individuellement encadrés par des tuteurs que l'entreprise a formés tout exprès. Mais ils doivent aussi accepter un parcours de mobilité.

Après deux ans, trois de ces élus ont quitté l'entreprise : moins de 10 % de turn-over, pour un taux de 25 % sur ces postes dans le secteur. Une deuxième promotion a pris le relais à la fin de l'année dernière, avec, cette fois, une soixantaine de jeunes. Pour les cadres, GTM Construction veut aussi baliser des filières de promotion. Les parcours GTM Manager consistent ainsi en un accompagnement sur les dix à quinze premières années. « Ils sont construits autour de trois ou quatre temps forts, détaille Patrick Plein : une session d'accueil insistant sur la connaissance du groupe et les questions de sécurité prévention ; dix-huit mois plus tard, GTM Manager découverte est une session de quatre jours en partenariat avec les Ponts et Chaussées, sur l'environnement métier, l'organisation, le management, qui permet d'identifier des pistes d'action et d'évolution individuelle. Dans les trois ans qui suivent, ces pistes sont mises en oeuvre, via un parcours de formation. Puis, nouvelle session, avec une formation lourde de deux semaines pour l'accès à des fonctions de management : du commercial, du juridique, beaucoup de management, pour devenir responsable de projets et de chantiers. »

Parcours de progression

Un parcours de progression existe aussi pour l'encadrement de chantier, la plupart des chefs de chantier étant issus de la population des compagnons. Les deux entreprises ont un ou plusieurs centres de formation intégrés et dépensent entre deux et trois fois l'obligation légale chaque année.

Le tutorat est un autre pilier de l'intégration. GTM a formé 140 professionnels expérimentés au tutorat, au sein d'un ordre des maîtres bâtisseurs. Dans la tradition de ce secteur, ils accompagnent les nouveaux et permettront d'assurer dans de bonnes conditions la montée en puissance des publics issus de l'apprentissage et de l'alternance : Vinci a signé la charte de l'apprentissage en juin 2005, et un accord-cadre sur les contrats de professionnalisation en septembre dernier. Sur les trois dernières années, le nombre de jeunes accueillis en alternance par GTM a augmenté de 65 %.

sogea

> Effectifs : 12 438 salariés en 2004.

> Chiffre d'affaires : 2,34 milliards d'euros.

gtm construction

> Effectifs : 10 000 salariés.

> Chiffre d'affaires : 1,8 milliard d'euros.

Auteur

  • G. L. N.