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Recrutement et promotion rapides

Enquête | publié le : 13.06.2006 | G. L. N.

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Recrutement et promotion rapides

Crédit photo G. L. N.

Peu attirante, la restauration rapide ? McDonald's France n'a pas trop de problèmes de recrutement. L'enseigne a affiné ses procédures et sa réactivité autour de la simulation, et propose des parcours de promotion soutenus par un gros effort de formation.

Etre l'un des plus gros recruteurs de France dans un secteur qui peine, en général, à attirer les jeunes talents : autant dire que chez McDonald's, qui embauche 20 000 à 25 000 nouveaux chaque année (pour un effectif total de 43 000 personnes), l'argumentaire est rodé. Avec quelques atouts de poids à faire valoir auprès de jeunes candidats : un âge moyen de 22 ans, de 27 ans pour les managers, et d'une trentaine d'années pour les directeurs de restaurant. Autre argument de choc pour les débutants : 80 % des managers ont commencé comme équipier.

Développement professionnel

« Les deux enjeux majeurs en ressources humaines sont désormais, chez nous, la qualité du recrutement et de l'intégration, d'une part, le développement professionnel et personnel, d'autre part, indique Hubert Mongon, DRH France de McDonald's. Nous avons notamment travaillé, depuis trois ans, sur la sélectivité en affinant des outils correspondant mieux aux jeunes. »

Sur les postes d'équipier, en temps partiel dans 80 % des cas, McDonald's recrute des profils assez différenciés : des étudiants de bac à bac +5, qui travaillent en temps partiel et en CDI pendant leurs études (neuf sur dix rejoignent ensuite des métiers liés à leur études, et ils contribuent à la moitié du turn-over de McDonald's) ; des jeunes venus des métiers de la restauration ; des mères de famille et des mères célibataires et, enfin, des jeunes sans formation ni expérience, chez qui on retrouve un fort turn-over. Depuis deux ans, le niveau de formation des candidats s'élève et, sur les postes de manager, cette fois, postulent désormais des élèves d'écoles hôtelières.

Quel que soit le niveau de formation, les critères privilégiés sont la rigueur, la capacité à travailler en équipe et à supporter un rythme élevé, pour les rush du midi et du soir, qui représentent 70 % du chiffre d'affaires d'un restaurant. Ces qualités sont repérées en entretien, lors de mises en situation des candidats, face à tel ou tel comportement ou caractéristique possible d'un client. « Nous avons formé les recruteurs à mieux décoder le fonctionnement des nouvelles générations, précise Hubert Mongon. Par exemple, leurs nouveaux langages, y compris chez des jeunes dont le vocabulaire n'est pas toujours très étendu. »

Réactivité

Autre adaptation du dispositif de recrutement : la réactivité. L'enseigne s'engage à répondre en quelques jours et avec transparence. « On ne peut plus se contenter de dire «votre profil est formidable, mais on ne peut pas vous prendre», poursuit Hubert Mongon. Nous avons travaillé sur la qualité de nos réponses, qu'elles soient négatives ou positives. D'autre part, il faut faire vite. C'est une génération zapping. Les quadragénaires d'aujourd'hui ne se formalisaient pas, il y a vingt ans, d'attendre quinze jours pour une réponse. Sur ce point, les choses ont changé. Par exemple, sur les recrutements opérés à Paris, à notre nouveau centre de l'emploi de la Madeleine, c'est 72 heures garanties. »

Formation continue

Il reste à intégrer et à fidéliser ces nouveaux venus. A ce stade, le parcours de promotion possible et la formation continue sont déterminants. Ce qui commence par une forme d'instruction à l'économie de l'entreprise et du salariat : comment fonctionne l'entreprise, quels sont ses enjeux, comment lire une feuille de paye et à quoi correspondent les prélèvements sociaux ?

Pour la suite, l'entreprise propose des parcours permettant, par exemple, de passer du poste d'équipier à celui de chef de restaurant (avec la responsabilité d'une quarantaine de personnes). Des programmes de formation interne, dès le niveau d'équipier, abordent le poste de travail, puis le management, la planification, le marketing, permettant de rattraper un niveau BTS.

Futurs managers

« Après deux ou trois ans, les équipiers peuvent devenir formateurs et intégrer les nouveaux équipiers, ce qui nous permet de détecter parmi eux nos futurs managers, détaille le DRH. Après trois ou quatre ans, et avec ces formations, que nous appelons TBM 1 et 2 (techniques de base du management), d'une semaine chacune, nous pouvons leur confier la responsabilité de l'ouverture du restaurant et d'un quart, par exemple 7 h 30-14 h 30. »

Pour les bac et bac + 2, cette évolution peut être plus rapide. Les niveaux managers peuvent ensuite décrocher un CQP de branche (restauration rapide). Quant aux chefs de restaurant, McDonald's leur propose de la VAE : un programme de quatre mois pour décrocher un diplôme bac + 4 de Sup de co Rouen.

La promotion reste l'une des armes de l'attractivité de McDonald's jusqu'aux postes de direction : 40 % des patrons du siège et des régions proviennent directement des restaurants frappés du M.

MCDonald's

> Effectifs (en direct et franchise) : 43 000 salariés.

> Implantation : 1 036 restaurants.

> Chiffre d'affaires (ventes sous enseigne) : 2,3 milliards d'euros.

Auteur

  • G. L. N.