La fracture entre la «génération CPE», notamment les jeunes diplômés issus des filières universitaires, et les entreprises se creuse. Ils se voient comme une génération sacrifiée, condamnée à des emplois précaires ou bien sous-qualifiés, alors qu'on leur avait fait miroiter de «bons» postes pourvu qu'ils poursuivent leurs études et obtiennent des diplômes.

Et c'est bien là que le bât blesse : quand les jeunes pensent que leur diplôme possède une valeur transformable immédiatement en emploi, les recruteurs estiment, eux, que celui-ci n'est qu'un prérequis.

Côté entreprise, il faudra pourtant réussir à séduire et à fidéliser ces jeunes désabusés, notamment dans les secteurs en pénurie de main-d'oeuvre. Pour se préparer à cette «guerre des talents», certaines sociétés jouent la carte de la qualité du recrutement - en allant au-delà du diplôme -, font un effort important en matière de formation continue durant la période d'intégration et misent sur l'accompagnement dans le poste. Il est vrai qu'une embauche reste, pour une entreprise, un investissement à long terme.

Cette semaine, vous noterez un changement dans votre magazine avec l'arrivée d'une nouvelle rubrique : «la chronique juridique». Tous les quinze jours, les membres d'Avosial, association d'avocats spécialisés en droit social, nous livreront leurs réflexions sur l'actualité juridique. Hubert Flichy, président d'Avosial, donne le coup d'envoi dans ce numéro.