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Les Pratiques

Le combat de Philips contre l'école buissonnière

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 06.06.2006 | Didier Burg, à Amsterdam

Le géant néerlandais de l'électronique s'investit dans l'insertion des publics en difficulté, en particulier en travaillant à l'élaboration d'une méthode pédagogique nouvelle qui mêle formation technique et implication de l'environnement familial.

Ses responsabilités sociétales, le groupe néerlandais Philips les prend à bras-le-corps depuis plus de vingt ans. Après son combat contre le chômage dans les années noires de l'économie néerlandaise, puis ses efforts pour promouvoir l'emploi des personnes handicapées et, ensuite, celui des minorités ethniques, la multinationale, basée à Amsterdam, s'implique depuis deux ans dans la lutte contre le chômage des jeunes. Pour ce faire, Philips participe au projet européen Equal : « Nous avons ressenti la nécessité de faire quelque chose au-delà des 50 emplois formation que nous créons chaque année. »

Prise en charge de la moitié du coût

Preuve de sa motivation en la matière, sa prise en charge de la moitié du coût de ce programme (500 000 euros au total), qui va durer deux ans et demi, pour finir en décembre 2007. Avec vingt personnes et neuf organisations néerlandaises impliquées à ses côtés, dont la fédération patronale VNO-NCW et des instituts d'enseignement, le projet Equal cible, en priorité, l'intégration des jeunes ayant quitté prématurément l'école, sans diplôme ni qualification.

La mission de Philips : élaborer une méthode pédagogique innovante destinée à ces jeunes réfractaires à tout apprentissage. Selon les études, un tiers des 16-25 ans en chômage de longue durée n'ont aucune idée de l'emploi qu'ils pourraient occuper.

La méthode sur laquelle planche Philips, depuis un an et demi, rompt avec les approches traditionnelles. « Nous cherchons d'abord les raisons de l'échec scolaire et nous élaborons un programme de réinsertion professionnelle sur mesure », explique Frank Visser, responsable de projet «plan pour l'emploi» de Philips, soulignant, cependant, la primauté de l'apprentissage pratique d'un métier par rapport à un enseignement théorique de soutien.

Un aspect «suivi social»

Même si l'idée centrale est d'« amener ces jeunes à apprendre sans en avoir l'air », Frank Visser est conscient qu'un démarrage raté dans la vie professionnelle se greffe souvent sur une situation sociale ou familiale difficile. D'où le caractère innovant de la démarche de Philips, avec son aspect «suivi social» qui en fait partie intégrante. La méthode préconise de prendre contact avec les proches, par exemple en les conviant à des journées portes ouvertes dans l'entreprise, ou en les invitant à des réunions d'information.

L'élaboration de ce programme pédagogique, destiné aux 12-25 ans, vise d'abord à former ces jeunes aux techniques de production et de procédés industriels. Soit un vivier de nouvelles recrues à portée de main pour Philips, susceptible, ensuite, de travailler sur ses chaînes de production.

Auteur

  • Didier Burg, à Amsterdam