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Les Pratiques

La SNCF veut booster l'emploi féminin

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 06.06.2006 | Sandrine Franchet

L'entreprise publique, qui compte actuellement 17 % de salariées, a signé, le 8 mars dernier, un accord sur l'égalité professionnelle visant à développer le recrutement féminin, notamment sur les postes techniques.

«C'est un accord signé par l'ensemble des organisations syndicales, ce qui reste rare, souligne Ghislaine Jacquard, directrice déléguée à la GRH et l'emploi de la SNCF. Il porte sur un thème emblématique et rassembleur, mais sur lequel nous sommes tous très malhabiles. » En dix ans, l'effectif de l'entreprise est passé de 13 % de femmes à 17 %. En 2005, elle a embauché 22 % de femmes, et même 45 % au niveau cadre.

Malgré tout, il subsiste d'importantes disparités. La part des femmes s'est significativement accrue dans le secteur commercial. En revanche, souligne le préambule de l'accord du 8 mars, « une part importante des métiers ferroviaires, notamment ceux à dominante technique, demeurent traditionnellement exercés par des hommes. A l'inverse, certains métiers des secteurs social ou paramédical sont quasi exclusivement pratiqués par des femmes ».

Susciter les CV féminins

Pour y remédier, la SNCF s'est engagée à recruter, dans chaque métier, une proportion de femmes égale à la part de candidatures féminines. Reste à généraliser le suivi par sexes des candidatures sur tout le territoire... et, surtout, à susciter les CV féminins. Pour ce faire, l'entreprise publique veut, notamment, mettre ses salariées en avant dans sa communication de recrutement, mais aussi mieux se faire connaître auprès de l'Education nationale et des organismes de formation sur les métiers accessibles aux jeunes filles dans les filières techniques et industrielles.

L'accord vise également à « accompagner durablement la mixité de l'emploi dans l'entreprise ». Il s'agit, entre autres, d'améliorer les conditions de travail, tant par la mécanisation des matériels que par l'aménagement des locaux. Il aborde encore la question des rémunérations, pour garantir l'égalité salariale (« les éventuels écarts sont liés à l'ancienneté plus faible des femmes et à leur moindre présence aux postes à horaires décalés », assure Ghislaine Jacquard), et celle des évolutions de carrière.

Application de l'accord

Un entretien systématique avec le manager de proximité a été instauré pour les femmes partant en congé maternité, afin d'évoquer les conditions du retour. Par ailleurs, la SNCF s'est engagée à maintenir intégralement le salaire (base et variables) pendant les périodes de parentalité. Un point essentiel pour Edgar Stemer, de la CFDT : « On reconnaît que la maternité n'est pas une maladie, mais un fait de vie. »

« Le plus compliqué, estime Ghislaine Jacquard, va être d'appliquer l'accord de manière déconcentrée. Nous allons mener un important travail d'information et d'appropriation pour que les managers de terrain voient ces nouvelles règles comme des vecteurs de mieux-être et de réduction de l'absentéisme. »

Auteur

  • Sandrine Franchet