Réseau, chasse de têtes... Ces techniques de recherche d'emploi peuvent être efficaces, mais elles ne représentent pas la voie royale. C'est, en substance, le message de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), qui vient de publier une étude sur le marché caché de l'emploi. De fait, selon elle, les entreprises qui avaient au moins un poste de cadre à pourvoir entre janvier 2005 et janvier 2006 ont utilisé de manière exclusive les canaux de recherche confidentiels dans seulement 2 % des cas. Lorsqu'elles recrutent, elles ont tendance à privilégier les méthodes classiques et accessibles à tous les candidats. Par conséquent, pour Catherine Martin, présidente de l'Apec, « le marché de l'emploi cadre français fonctionne de manière fluide et transparente ».

Que pèsent les différents segments ? Selon l'enquête, le marché visible représente 66 % du marché de l'emploi cadre. Deux recrutements de cadres sur trois donnent lieu à la publication d'une offre sur un ou plusieurs sites Internet, parfois doublée d'une offre dans la presse. Le marché «latent» représente, lui, 32 % du marché de l'emploi cadre. Il est accessible dès lors que le candidat se donne les moyens de l'activer : candidatures spontanées, CVthèques, forums, salons. Un segment de plus en plus accessible grâce à Internet. Le marché confidentiel est centré, lui, sur les réseaux ou la cooptation.

Des différences existent, toutefois, selon les secteurs. C'est ainsi que les services informatiques, gros recruteurs, communiquent haut et fort : dans trois cas sur quatre, il y a une publication d'offre. A contrario, les secteurs du bâtiment et des travaux publics utilisent des méthodes de sourcing dites confidentielles : dans 27 % des cas, leurs entreprises affirment avoir sollicité leur réseau pour trouver des candidats cadres, soit 10 points de plus que l'ensemble des secteurs de l'économie.