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Une opinion positive de la réforme

Dossier | publié le : 06.06.2006 | L. G.

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Une opinion positive de la réforme

Crédit photo L. G.

La grande majorité des salariés interrogés ont une opinion positive de la réforme. Ils ne sont pas sûrs, en revanche, que leur entreprise va jouer le jeu de la formation.

Deux ans après, comment la réforme de la formation professionnelle est-elle perçue par les salariés ? 801 salariés du secteur privé ont répondu, en mars 2006, à cette question posée par l'Observatoire Cegos.

Leur connaissance de la réforme de la formation professionnelle reste encore très limitée. En mars 2006, 7 % des salariés interrogés déclarent en avoir une connaissance précise et 22 % sont informés des grandes lignes. A l'opposé, 30 % des salariés ne la connaissent pas. Par rapport à octobre 2004, le nombre de personnes informées sur la réforme a plus que doublé, passant de 13 % à 29 %, mais la situation la plus fréquente aujourd'hui est « j'en ai entendu parler, mais je ne connais pas vraiment son contenu » ; 41 % des cadres contre 17 % des ouvriers déclarent connaître la réforme.

L'information grand public prédominante

Par quel canal vient cette connaissance ? D'abord celui de l'information grand public (52 %), puis de la communication d'entreprise (37 %) et, enfin, de l'information des représentants du personnel (11 %). Cette relative méconnaissance s'explique lorsque, précisément, seulement 29 % des salariés ont reçu un relevé du nombre d'heures acquises au titre du DIF. Cette diffusion de l'information est très corrélée avec la taille de l'entreprise.

Bonne connaissance du bilan de compétences

En conséquence, l'appréhension de ces différents dispositifs est très diverse. Le bilan de compétences obtient le meilleur niveau de connaissance, alors que les contrats de professionnalisation et la période de professionnalisation restent inconnus.

Seuls 18 % des salariés déclarent connaître précisément le DIF, et 46 % en avoir entendu parlé ; 40 % ne le connaissant pas du tout. Il est intéressant de noter que ce chiffre de 18 % est inférieur au pourcentage de salariés ayant reçu leur décompte de jours acquis au titre du DIF (29 %). Pour autant, bien que le niveau de connaissance précis de la réforme soit faible, après en avoir reçu l'information, incontestablement, les salariés ont un avis positif : 60 % en 2004 ; 63 % en 2006.

Réduction des inégalités

A 84 %, ils estiment que la réforme et le DIF vont favoriser le développement des compétences (78 % en 2004). A 75 %, ils font le pari que la réforme et le DIF vont permettre en partie de réduire les inégalités (62 % en 2004). Ainsi, ils sont près de 2 sur 3 à penser que le droit individuel à la formation va leur apporter plus de possibilités pour évoluer personnellement, surtout les hommes (67 % contre 59 % chez les femmes), les plus jeunes (69 %) et plus particulièrement les ouvriers (70 %).

Conséquence : 61 % d'entre eux se considèrent davantage concernés par leur propre développement des compétences. Cette opinion est également partagée quels que soient l'âge, le statut du salarié ou la taille de l'entreprise.

Mais, l'optimisme est faible sur le fait que les entreprises prendront mieux en compte leurs besoins en formation : ils ne sont que 46 % à le penser. Les salariés plus âgés et ceux des petites structures de moins de 50 collaborateurs sont les moins confiants dans leur entreprise.

Départ en formation

34 % des salariés interrogés ont bénéficié d'une ou plusieurs formations professionnelles au cours de l'année 2005, et 54 % sur une période couvrant les trois dernières années. Dans 29 % des cas, cette formation a été réalisée à leur initiative. Dans 30 %, elle a été initiée par l'entreprise. Le cas le plus fréquent étant la formation décidée conjointement (41 %).

Entretien professionnel

62 % des salariés ont eu un entretien annuel formalisé avec leur manager (ou chef de service) et 55 % ont eu un entretien professionnel, ces deux entretiens étant réalisés en même temps dans les trois quarts des cas. Pour 48 % des salariés, l'entretien professionnel est, en tout premier lieu, l'occasion de déterminer les compétences à améliorer. Cette perception est encore plus marquée chez les personnes âgées de 30 à 40 ans et pour les 50 ans et plus.

Hors temps de travail

75 % des salariés se déclarent prêts à se former en partie en dehors du temps de travail ; 36 % vont même jusqu'à se déclarer prêts à se former complètement en dehors du temps de travail ; 56 % des DRH estiment que leurs salariés sont prêts à accepter de se former en partie en dehors de leur temps de travail. Il faut cependant noter la rupture d'attitude pour les salariés des très grandes entreprises, qui ne sont plus que 67 % à accepter de se former en dehors du temps de travail, contre 80 % pour ceux des entreprises de moins de 50 personnes. Les plus jeunes (78 %) apparaissent également plus ouverts à cette idée, ainsi que les femmes (78 %), un peu plus que les hommes (73 %), malgré leurs contraintes familiales plus lourdes.

Améliorer ses revenus

Pourquoi entreprendre une formation ? Pour améliorer ses revenus, puis pour évoluer au sein de l'entreprise. Cependant, les objectifs poursuivis sont à nuancer en fonction de l'âge et du niveau de diplôme. Pour les plus âgés, il s'agira un peu plus de pouvoir s'adapter aux évolutions de leur poste de travail, alors que, pour les plus jeunes, il s'agira, en premier, de pouvoir évoluer au sein de l'entreprise. Pour les sans-diplôme, la recherche d'une meilleure qualification professionnelle et la possibilité de faire reconnaître leurs compétences en interne sont largement prépondérantes.

Auteur

  • L. G.