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Priorité aux femmes les moins diplômées

Dossier | publié le : 06.06.2006 | L. P.

Dans cette PMI proche de la Suisse, la formation bénéficie d'abord aux salariés les moins diplômés. Son important budget de formation est consacré à 60 % aux opérateurs de production.

« La pérennité de l'entreprise repose sur l'innovation et la formation. Pour mon service, cela se traduit par un objectif stratégique d'investir, chaque année, 10 % de la masse salariale en formation - soit 8 000 heures en 2005. Pour une société de 120 personnes, ce n'est pas mal. » Véronique Danois, DRH de la PMI Sensorex, installée à Archamps (74), a la satisfaction de mener une politique RH conforme à ses aspirations depuis près de cinq ans et en mesure, aujourd'hui, les effets bénéfiques. Sur cette période, l'entreprise, qui a changé d'équipe dirigeante, est parvenue à redresser une situation économique difficile.

En instaurant une triple démarche de management participatif, de gestion prévisionnelle des compétences et de fidélisation des salariés, Sensorex a amélioré son chiffre d'affaires de plus de 3 millions d'euros, pour atteindre 13 millions d'euros en 2006. Parallèlement, le taux d'absentéisme a été divisé par deux et le turn-over endigué. De 30 % en 2000, il a été ramené à 3 %. Aussi, lorsque la réforme de la formation s'est imposée à l'entreprise, la DRH n'a pas été prise de court.

Forte concurrence suisse

L'entreprise avait déjà porté son effort de formation sur les personnes les moins qualifiées. En l'occurrence : des femmes (60 % de l'effectif), pour beaucoup issues du secteur de la lunetterie et de l'horlogerie : « Notre activité est de l'artisanat industriel : elle ne peut pas être automatisée. Les opérateurs qui possèdent les prérequis de précision manuelle sont rares dans la région. Et la proximité de la Suisse, jugée plus attractive, crée une forte concurrence. »

Le plan de formation se répartit en 60 % des financements pour les opérateurs, 31 % pour les Etam et 9 % pour les cadres. Il est construit selon quatre catégories d'actions : mise à niveau, adaptation aux nouvelles technologies, efficacité managériale et gestion de processus métiers.

Le plan pourra également être utilisé pour organiser des parcours individuels de VAE. En 2004, la direction avait mené une action pilote pour huit femmes et deux hommes, qui avaient obtenu leur titre d'agent de fabrication industrielle du ministère du Travail (niveau V). Plusieurs salariés ont fait savoir qu'ils aimeraient à présent valider un baccalauréat.

Cursus d'anglais

Le nouveau contrat de professionnalisation n'a pas eu d'impact sur la gestion de la formation, la Sensorex y recourant peu. Mais la période de professionnalisation est vécue comme une aubaine. Les stages accordés sur ce dispositif concernent avant tout des cursus d'anglais, sur lesquels Sensorex insiste en raison de son activité à l'export (un tiers du chiffre d'affaires) et de son rachat récent par le groupe britannique Meggitt, en novembre 2005. L'an passé, ce sont, ainsi, 35 personnes qui ont suivi des cours hebdomadaires, en collectif et en binôme. « Si le coût de cette formation avait été supporté par le plan, il aurait représenté 56 000 euros. Mais au titre de la période de professionnalisation, il est pris en charge par l'Adefim à hauteur de 31 000 euros », se félicite Véronique Danois.

40 heures de DIF par an

Le DIF, de son côté, ne décollera qu'au cours de l'année 2006. Les salariés disposent de 40 heures. Quinze d'entre eux se sont positionnés sur les quatre rubriques du catalogue maison (langues, informatique, français langue étrangère, développement personnel), bâti en interne avec des prestations externes, à partir des desiderata recueillis et ouvert à tous. Il est acquis que les formations auront lieu hors temps de travail.

Véronique Danois veut « donner un côté séduisant au DIF ». Par exemple, elle a voulu adosser une formation en bureautique à l'obtention du Passeport de compétence informatique européen (PCIE), qui est reconnu aussi en Suisse ! Un groupe de huit personnes doit suivre cette formation.

Autre exemple : les demandes en anglais renforcé, faites en plus du plan de formation. Pour y répondre, la DRH réfléchit à la possibilité de monter, avec d'autres entreprises locales, une plate-forme commune de e-learning tutoré. Ce qui éviterait aux stagiaires les déplacements au centre de formation. Autant de sujets susceptibles d'être évoqués dans les «réunions générales d'entreprise» que la direction a instituées pour rencontrer l'ensemble du personnel, tous les quatre mois, en dehors de l'établissement.

Sensorex

> Activité : conception et fabrication de capteurs et de circuits imprimés pour les secteurs de la micro-électronique et de l'aéronautique.

> Effectifs : 120 salariés.

> Chiffre d'affaires en 2005 : 13 millions d'euros, dont un tiers à l'export.

Auteur

  • L. P.