« Nous croyons au DIF : c'est une opportunité », explique Laurence Leray, responsable formation de Casino Cafétéria. L'an dernier, 1 000 salariés (un sur cinq) ont suivi une formation au titre du DIF, principalement pendant le temps de travail. Cet engouement a mobilisé 20 % du budget formation et fait tourner 15 % des compteurs. « En 2006, on aimerait en actionner 20 % », assure Laurence Leray.

«Accueil des clients», «qualité de service», «formations des managers», mais aussi «look» ou «hygiène de vie», les stages proposés sur catalogue portent autant sur le développement professionnel que personnel. Un salarié plus épanoui et assuré dans son savoir-faire, estime-t-on chez Casino Cafétéria, c'est l'entreprise qui gagne en compétences.

Dès juin 2004, cette filiale du groupe Casino examine les demandes DIF financées sur le 0, 5 % professionnalisation avec le Fafih, l'Opca des professionnels de l'hôtellerie-restauration. « Le soutien de notre Opca nous oblige à plus de travail administratif. Chaque demande doit faire l'objet d'un écrit du salarié, à laquelle nous répondons dans le mois courant, avant de la transmettre au Fafih. S'il donne son accord pour les frais pédagogiques, nous lui envoyons tous les justificatifs. Nous n'avions pas le choix. Soit on achetait un nouveau logiciel. Soit on embauchait », précise la responsable formation.

Pour accélérer le traitement des demandes, faire face aux procédures engendrées par la réforme, et mettre en place des compteurs de temps et d'allocation formation, son service s'est doté, suite à un appel d'offres lancé en 2005, d'un module de gestion DIF proposé par Training Orchestra.

« Le site web est hébergé en système ASP chez notre prestataire, ce qui permet la communication des informations à nos relais régionaux en temps réel et évite l'achat de six licences, explique Laurence Leray. Cet outil intègre les spécificités de notre branche et les formulaires de notre Opca. Le déploiement s'est fait en trois mois. Sur le 0,5 % professionnalisation, le logiciel indique, en temps réel, les sommes engagées par l'entreprise et celles remboursées par l'Opca. »

Par ailleurs, les risques d'erreur sont réduits car les documents sont formalisés et le montage des dossiers sécurisé et accéléré, poursuit-elle : « Des alertes permettent de réduire le nombre d'erreurs liées au non-respect des délais de réponse au salarié et d'envoi à l'Opca. Le logiciel produit également des rapports et des statistiques, par exemple le nombre d'heures consommées par région, par catégorie socio-professionnelle, le solde des compteurs... Au final, nous avons économisé un temps plein et gagné en organisation », constate Laurence Leray.

Prochaine étape souhaitée par la responsable formation : dématérialiser totalement la gestion administrative et les relations avec l'Opca via Internet... M. D.

Solution «full web», reconnue par l'Anvar pour son innovation dans les domaines technique et de formation, la société de services Training Orchestra (CA : 2,5 millions d'euros, 15 ingénieurs R & D et 10 experts, plus de 100 clients) a été créée en 2001. Dotée d'un pôle conseil et d'un «observatoire des pratiques de gestion de la formation» qui réunit 100 responsables de SIRH, cette société a intégré, fin 2004, la nouvelle loi et, progressivement, les accords de branche. « Il fallait trouver des solutions qui fassent vraiment gagner du temps, sans être des usines à gaz », remarquent Stéphane Pineau et Laetitia Nourry, directeurs généraux. Peu à peu, les cursus individualisés, la fonction tutorale, les DIF prioritaires, la gestion des temps ont été pris en compte.

L'offre modulaire (DIF, entretien professionnel, évolution des compétences, dépenses formation, déclarations fiscales...) permet aux entreprises de s'équiper progressivement. La formule fonctionne sur la plate-forme NET de Microsoft, repose sur la technologie «framework», et se dit capable d'intégrer des spécificités de branche, des taux de facturation modélisés ou la gestion décentralisée du plan de formation. « Ces choix techniques ont été préférés aux développements spécifiques qui rendraient des migrations ultérieures de systèmes plus difficiles », assure Training Orchestra.

Coûtant de 20 000 à 55 000 euros clé en main en fonction du périmètre géré, cette application s'intègre à tous les systèmes de gestion de paie ou d'administration RH, avec une formule locative pour les PME.

> Secteur : restauration rapide.

> Effectifs : 5 300 salariés.

> Nombre de sites : 247 établissements.

> Chiffres d'affaires en 2005 : 388 millions d'euros.