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Les Pratiques

CBI implique ses salariés contre les TMS

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 16.05.2006 | Violette Queuniet

La PME Cuisines et bains industries (CBI) mène une démarche de prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) qui mise sur la participation active des salariés.

Menuiserie industrielle, Cuisines et bains industries (CBI) fabrique des meubles de cuisine commercialisés sous les marques Arthur Bonnet, Comera, Cuisine Plus. Son site d'Avrillé, dans le Maine-et-Loire, compte 85 salariés, dont 76 en fabrication. Les TMS affectent les opérateurs de façon importante et récurrente : entre 1999 et 2004, 27 pathologies ont été déclarées par 14 salariés. Un diagnostic très précis de la situation, établi par le responsable sécurité et environnement, Alain Cosset, met en lumière les ateliers à risque, plus féminisés, consacrés à la finition à la main des portes, où les gestes sont très répétitifs. Mais, toute la chaîne de fabrication comporte ses propres risques, mécanisation ou pas : la cale à poncer met la main en tension, mais la ponceuse électrique produit des vibrations qui se répercutent dans le bras ; lors de l'assemblage des portes, c'est l'élévation répétitive de l'épaule qui est en cause.

Groupe de travail

En 2005, l'entreprise décide de se lancer dans une démarche de prévention qui s'intègre dans un projet local, TMS 49, financé par la direction régionale du travail et conduit en partenariat avec les services de santé au travail, la DDTEFP, la Cram, la MSA, un cabinet d'ergonomie (Merit Conseil) et l'Aract. Le parti pris est d'associer étroitement les salariés à la démarche. Un groupe de travail TMS est mis en place, composé de quatre opérateurs et de quatre encadrants, issus des différents ateliers. Formés en deux jours par le consultant ergonome au diagnostic des TMS, ils sont devenus les relais des autres salariés sur ce sujet. « Le groupe se réunit 2 heures tous les 15 jours, c'est un temps inscrit dans le planning et pris à la production. Il reçoit des opérateurs pour leur demander ce qu'ils voudraient voir changer à leur poste. Des actions sont décidées à partir des propositions. Le groupe peut aussi interroger les opérateurs sur leurs gestes. La démarche participative permet de responsabiliser les salariés sur leurs conditions de travail », indique Alain Cosset.

Conditions et organisation du travail

Les actions d'amélioration ont porté sur la globalité des conditions de travail : changement ou amélioration des outils, mais aussi organisation du travail (polyvalence, réorganisation de l'espace pour éviter des allées et venues inutiles, etc.). Des mesures de bruit ont également été effectuées, et le personnel a été équipé de bouchons d'oreille. « Réduire le bruit, c'est aussi réduire le stress, un des facteurs avérés des TMS », souligne Alain Cosset.

La démarche est, bien sûr, toujours en cours, mais a d'ores et déjà produit des résultats. Le nombre de journées d'arrêt de travail au titre des AT/MP est en chute libre, passant de 786 en 2004 à 30 en 2005. Et, lors du premier trimestre de cette année, aucune déclaration de TMS n'a été enregistrée.

Auteur

  • Violette Queuniet