Une enquête exhaustive sur l'emploi et la formation de la filière aéronautique a été menée en Midi-Pyrénées, en vue d'offrir de nouvelles réponses en matière de formation.
Marqué par une mono-industrie aéronautique depuis trente ans, le marché de l'emploi de la région toulousaine vit au rythme des effets de cycle de cette filière. L'Afpa de Midi-Pyrénées, en partenariat avec l'UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie de Midi-Pyrénées), a fait réaliser une étude de marché par le cabinet toulousain Quadrium, en prévision de l'ouverture, en septembre 2008, d'un centre de formation dédié au secteur de l'aéronautique, en périphérie toulousaine, à Balma.
L'enquête, rendue publique le 4 avril dernier, a été réalisée à partir d'une centaine d'entretiens (entreprises, direction régionale du travail, UIMM, organismes de formation...). Bilan : après les attentats de septembre 2001 et la baisse de commandes enregistrée, la conjoncture est bonne, et est marquée par la reprise des recrutements, amorcée en 2004-2005, qui devrait se poursuivre à un rythme élevé jusqu'en 2007-2008. Les simulations prévoient un solde de recrutements positif jusqu'en 2015.
Problème : les besoins en formation continue sont importants. Ils portent essentiellement sur l'informatique métier, les formations machines, les formations métiers (usinage) ou les produits (matériaux composites...). « La filière souffre d'une pénurie d'emplois spécialisés en aéronautique, comme ceux de monteur-ajusteur cellule aéronef. La demande concerne majoritairement des niveaux V et IV, avec des volumes assez importants », explique Jean-Eric Deuil, consultant chez Quadrium. Même constat pour les câbleurs, les peintres, les tourneurs, les rectifieurs...
La filière doit intégrer également de nouvelles compétences, notamment pour les matériaux composites. Trois types de nouveaux métiers émergent : les mouleurs/stratifieurs, chargés de fabriquer des pièces en composites, nécessaires à la construction d'un avion ; les drappeurs, qui découpent les tissus pré-imprégnés de résine et les appliquent dans les moules préalablement fabriqués par le stratifieur ; enfin, les ajusteurs composites, chargés d'ajuster, de monter et de contrôler des pièces.
La pénurie n'est pas le seul problème de cette industrie. La baisse générale du niveau de qualification des recrues est présentée comme une constante et « un CAP d'il y a vingt ans serait l'équivalent d'un BTS d'aujourd'hui ». L'ouverture du futur centre Afpa dédié devra répondre à ces besoins. LAURENCE LAFOSSE
22 % des effectifs salariés de la région
2e région aéronautique et spatiale derrière l'Ile de France.
534 établissements (fournisseurs, sous-traitants, prestataires de service), soit 28 000 emplois.
La seule société Airbus représente plus de 11 000 emplois.