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L'actualité

Premier bilan d'étape de l'Unedic

L'actualité | publié le : 16.05.2006 | Anne Bariet

54 % des chômeurs ayant bénéficié d'un accompagnement par des sociétés privées ont retrouvé un emploi dans les six premiers mois de suivi.

Le recours à un prestataire privé peut-il accélérer le retour à l'emploi ? Lancées au lendemain de la loi Borloo du 18 janvier 2005, les expérimentations de placement, réalisées par des opérateurs privés, avaient suscité crainte et scepticisme auprès de certains détracteurs, syndicats et personnels de l'ANPE.

Personnes vulnérables

L'objectif de l'Unedic était de reclasser près de 10 000 demandeurs d'emploi choisis parmi des chômeurs vulnérables : plus de 45 ans, chômeurs longue durée ou présentant des risques de chômage longue durée, peu qualifiés, RMistes, etc. C'est-à-dire des personnes susceptibles de bénéficier des 23 mois d'indemnités - la durée maximale - versées par les Assedic.

Résultats à mi-parcours ? 54 % des 7 000 chômeurs évalués ayant bénéficié d'un accompagnement par des sociétés privées ont retrouvé un emploi dans les six premiers mois de suivi, dont 41 % en CDI. Ces contrats sont à temps plein dans 97,7 % des cas. Interrogés sur ce qui leur a permis de retrouver un emploi, 33 % ont cité les relations personnelles et 20 % les démarches personnelles, 18 % seulement désignant le réseau du prestataire privé.

Il faut néanmoins compter sur la bonne volonté des candidats. Et là, les volontaires ne sont pas nombreux... Le taux de refus est important. Seulement 32 % des candidats sélectionnés ont finalement accepté la proposition de l'ANPE. Les autres ont refusé parce qu'ils avaient un emploi en vue, ou parce qu'ils étaient en formation ou non intéressés. Enfin, interrogés sur leur perception du dispositif de suivi, 83 % de l'ensemble se disent satisfaits, de même que 87 % de ceux qui ont retrouvé un emploi.

Les demandeurs d'emploi bénéficient, dans le cadre de ce suivi, d'un accompagnement renforcé dans leur recherche pendant neuf ou dix mois, puis plusieurs mois après le retour à l'emploi. Les prestataires sont payés «au résultat», en fonction du retour à l'emploi des chômeurs. Le coût par chômeur est situé entre 3 600 et 6 000 euros.

Mais, d'après l'Unedic, ces opérations peuvent être rentables, à condition de réduire la durée d'indemnisation des demandeurs d'emploi de cinq mois. Ces expérimentations seront-elles poursuivies ? C'est toute la question.

Le bureau de l'Unedic décidera, le 24 mai, d'une éventuelle extension des expériences d'accompagnement de demandeurs d'emploi de longue durée. D'ores et déjà, la CGT, FO et la CFE-CGC ont émis des «réserves» à une extension des sites et «du public concerné» par les expérimentations. La CFDT, le Medef et la CGPME l'ont approuvée, la CFTC restant plus hésitante.

Auteur

  • Anne Bariet