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Les conditions de travail devant la rémunération

L'actualité | publié le : 16.05.2006 | Jean-François Rio

Un sondage publié dans le cadre de la «Semaine pour la qualité de vie au travail», organisée par l'Anact, montre que les salariés sont davantage préoccupés par leurs conditions de travail que par leur niveau de rémunération.

Les conditions de travail et la rémunération. Tels sont, selon les 994 personnes sondées par l'institut CSA pour le compte de l'Anact (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail), La Tribune et France Info, les éléments, cités par ordre de priorité, les plus importants du travail aux yeux des salariés français. Les résultats de ce sondage, qui avait pour thème «Pourquoi je vais travailler ?», ont été dévoilés le 15 mai, en ouverture de la «Semaine pour la qualité de vie au travail», troisième édition de la manifestation organisée par le réseau Anact.

Critiques sur le climat social

Parmi les autres enseignements de l'enquête, les salariés interrogés se montrent satisfaits de l'autonomie et des responsabilités qui leur sont confiées (91 %), des relations avec leurs collègues (90 %) ainsi que de la sécurité sur leur lieu de travail (89 %). En revanche, les critiques portent sur les possibilités d'évolution professionnelle, les mécanismes de reconnaissance et sur le climat social de l'entreprise.

Contre toute attente, les salariés en CDD se sentent davantage reconnus que ceux en CDI (78 % contre 61 %), « même si 52 % d'entre eux estiment avoir un statut défavorisé », complètent les auteurs de l'étude. Pour améliorer leur qualité de vie au travail, les salariés comptent d'abord sur eux-mêmes (94 %), puis font confiance à leurs managers (74 %) et aux dirigeants de leur entreprise (68 %). Suivent l'inspection du travail (67 %), la médecine du travail (66 %), les responsables ressources humaines (59 %), les représentants du personnel (55 %) et les pouvoirs publics (48 %), ces trois dernières catégories n'évoluant guère dans l'estime des salariés par rapport aux données du sondage publié en 2004. Mauvais point pour la fonction ressources humaines : c'est dans les grandes entreprises que les salariés font le moins confiance aux responsables RH.

Majoritairement très impliqués dans leur travail (57 %), les salariés les plus engagés évoluent dans les entreprises de moins de 20 personnes (66 %) et dans le secteur des services (61 %). « Cette implication ne se traduit pas, pour autant, par un plaisir de travailler d'une égale intensité, et seuls 24 % des salariés ont, chaque matin, très envie d'aller travailler (36 % pour les personnes en CDD) », notent les auteurs.

Personne n'est indispensable

Et les salariés ne se sentent nullement indispensables lorsqu'ils s'absentent de leur travail : 58 % déclarent que les choses peuvent très bien se faire sans eux, tandis que 27 % pensent que leur présence est indispensable à la bonne marche de leur entreprise. En outre, 13 % (24 % pour les cadres) estiment pouvoir régler à distance d'éventuels problèmes.

Si 80 % des salariés font des suggestions d'amélioration de leurs conditions de travail, 64 % déclarent que leur avis est pris en compte. Les salariés les plus «écoutés» sont les cadres, les personnels évoluant dans les entreprises de moins de 50 salariés, et les précaires (CDD, intérimaires) !

Eléments discriminants

La majorité des salariés n'éprouvent pas le sentiment d'être victimes d'un traitement défavorable ou discriminatoire. Une analyse plus fine montre, cependant, que le contrat de travail est perçu comme un élément discriminant par les salariés précaires. De même, les jeunes et, dans une moindre mesure, les seniors, s'estiment défavorisés en raison de leur âge. « Les discriminations ou traitements défavorables liés à l'orientation sexuelle (6 %), aux origines, à la couleur de peau (4 %) ou à la religion (2 %) s'avèrent perçues comme des phénomènes rares dans les entreprises françaises », ajoute l'étude.

Ces résultats devraient alimenter les débats du colloque national intitulé «Présent ? Absent ? Quels regards sur le travail ?», le 18 mai, à Lille, en point d'orgue de la «Semaine pour la qualité de vie au travail». Laquelle donne lieu, jusqu'au 19 mai, à une centaine de manifestations (débats, témoignages, visites d'entreprises...) mises sur pied partout en France par les Aract.

Trophées de la qualité de vie au travail

Autre temps fort de cette Semaine, la remise, ce 16 mai, à Paris, des Trophées de la qualité de vie au travail. Conçus pour récompenser des entreprises vertueuses, et pour favoriser la diffusion des bonnes pratiques, ceux-ci ont, cette année, récompensé les sociétés Creadent (Picardie, 10 salariés), Moissions Nouvelles (Pays de la Loire, 68 salariés), Transports Quéré (Bretagne, 50 salariés), Yves Fantou SAS (Bretagne, 23 salariés) et Benoist Girard (Basse-Normandie, 285 salariés).

Auteur

  • Jean-François Rio