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Le Perco et l'actionnariat salarié au beau fixe

L'actualité | L'événement | publié le : 16.05.2006 | Guillaume Le Nagard

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Le Perco et l'actionnariat salarié au beau fixe

Crédit photo Guillaume Le Nagard

Le 4e Baromètre Epargne salariale, retraite et actionnariat salarié consacre la réussite rapide du Perco comme outil d'épargne retraite au sein des 71 grandes entreprises interrogées. En ces temps de modération salariale mais de résultats excellents, l'actionnariat salarié se porte bien, lui aussi.

On pouvait l'imaginer, le 4e Baromètre du Club de l'épargne salariale (*) en atteste : le Perco a rapidement conquis sa place dans les dispositifs d'épargne retraite des entreprises. Le plan épargne retraite collective, créé il y a à peine trois ans par la loi Fillon et ses décrets, convainc les DRH et les directions d'entreprise, 23 % en ont mis un en place ou sont en train de le faire - ils n'étaient que 15 % en 2005 - et 44 % l'envisagent.

Démarche pragmatique

Le Perco séduit donc autant que le régime à cotisations définies, dit article 83 (67 %), au bout de vingt-cinq ans. Seulement, dans ce cas, la proportion de systèmes déjà mis en place est bien plus importante (48 %), tandis qu'il reste attractif pour 21 % des entreprises qui l'envisagent.

Ces résultats traduisent une démarche pragmatique « ayant souvent tendance à coupler article 83 et Perco », indique Guy Cabessa, directeur général de Natexis Interépargne, dans la présentation de cette enquête.

Politiques d'abondement

Les entreprises voient dans le Perco un moyen intéressant de redistribution de la croissance, alors que leurs résultats sont en forte hausse. Ainsi, les politiques d'abondement se sont intensifiées, que ce soit pour le plafond (un tiers des entreprises proposent un abondement compris entre 2 000 et 3 000 euros dans le cadre d'un Perco), ou pour l'assiette, avec, notamment, l'abondement de la participation investie dans le Perco, pour 63 % d'entre elles. De quoi assurer efficacement la visibilité de ce nouveau dispositif : la moitié des salariés des entreprises de l'échantillon effectuent un versement volontaire dans le Perco.

Actionnariat salarié largement utilisé

L'actionnariat salarié reste un outil de rétribution largement utilisé : 44 % des entreprises ont mis, ou vont mettre en place, une opération d'actionnariat, et 23 % prévoient de le faire en 2006. D'autre part, plus de la moitié des entreprises en organisent une chaque année. Pour assurer le succès de ces opérations, qui peuvent aussi témoigner de la confiance des salariés dans l'entreprise, près des trois quarts d'entre elles proposent une décote et 55 % offrent un abondement.

Quant aux attributions d'actions gratuites, nouveauté de la loi de finances 2005 qui avait, dès le départ, suscité l'intérêt des entreprises, elles sont encore assez peu utilisées du fait de la complexité du mécanisme et de la difficulté à le diffuser à l'international. Selon le baromètre, 20 % en ont déjà mis en place, tandis que 18 % seulement l'envisagent à court terme.

Enfin, le compte épargne- temps (CET) reprend du galon avec le décret du 29 septembre 2005, qui simplifie le dispositif ; 58 % des entreprises ont mis en place un CET en 2006. Son alimentation par voie monétaire reste peu développée, mais 73 % des entreprises veulent en faire un outil de retraite, notamment grâce à la passerelle avec le Perco.

Lame de fond des retraites

D'un point de vue managérial, Thierry de Beyssac, président de Hewitt Associates France, constate que la « lame de fond des retraites » entretient un intérêt soutenu pour ces dispositifs, les entreprises bénéficiant, en outre, de leur diversification (CET, actionnariat salarié, épargne salariale, Perco ; art. 83 et 39, attributions d'actions gratuites et stock-options). Cette profusion induit néanmoins une certaine complexité : les entreprises y consacrent des équipes pluridisciplinaires, en interne (79 %), avec des sociétés de gestion (50 %) ou un consultant extérieur (44 %).

Politique de neutralité

Les stratégies revendiquées par les entreprises organisant leur système d'épargne sont essentiellement de favoriser l'association des salariés au capital (29 %) ; d'inciter les salariés à se constituer une épargne (23 %), mais en privilégiant une politique neutre pour les laisser arbitrer (23 %).

Il s'avère pourtant que les incitations ont visé particulièrement l'actionnariat salarié, avec un abondement moyen de 55 % et une forte décote, et le Perco (par rapport au PEE, notamment) avec des taux d'abondement plus élevés et des abondements sur la participation, et ce, bien que les nouvelles normes comptables IFRS 2 obligent à en provisionner la charge.

Comme les autres années, l'ombre au tableau demeure l'information des salariés : 25 % seulement des entreprises ont mis en place des bilans sociaux individualisés (BSI) en 2006, alors que 85 % les jugeaient prioritaires en 2005. Les autres se contentent encore de lettres d'information, de mails, de brochures ou de sites peu personnalisés.

(*) Réalisé par Hewitt, JPMorgan et Natexis Interépargne auprès de 71 grandes entreprises.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard